Le secteur privé et l'Agence marocaine du développement de la logistique (AMDL) ont décidé de s'attaquer sérieusement à la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la logistique qui avait été dévoilée en avril 2010. Il se trouve que depuis cette date, peu d'avancées concrètes ont été réalisées sur le terrain. Car à l'exception de la mise en place de l'agence et la signature, en juin 2011, du contrat d'application relatif à la mise à niveau du transport routier de marchandises, tout le reste est demeuré à ce jour au stade de déclaration d'intention, notamment les neuf (9) contrats d'application censés constituer la déclinaison du contrat-programme. Mais il semble qu'aujourd'hui, les opérateurs, tant privés que publics, veulent aller plus rapidement pour rattraper le temps perdu. Objectif : donner corps auxdits contrats. Cela est d'autant plus urgent que la situation actuelle de la balance commerciale du Maroc est devenue préoccupante au regard des indicateurs . A lire : Maroc : Un trafic dominé par le vrac et trop concentré Ainsi, à en croire des sources dans le secteur, la fédération du transport et la commission logistique, toutes deux relevant de la CGEM, sont sur le point de finaliser un premier draft du contrat d'application relatif aux flux import-export. Le document viendra couronner plusieurs mois de travail, de réflexion, de concertations, d'analyse. Au terme de ce long processus, le groupe de travail en charge du chantier a confectionné un recueil intéressant comportant près de 35 actions concrètes qui devront constituer l'ossature du futur contrat dont la signature est attendue vraisemblablement pour le mois de juillet ou au plus tard août. En tout cas, plusieurs actions proposées dans le draft sont prévues pour septembre 2013. A lire : Maroc : La moitié des conteneurs repartent vides A la fin du mois de mai, et pour préparer le draft dans un esprit de consensus, tous les professionnels, opérateurs et intervenants du secteur, ont reçu une copie du rapport de la commission logistique devant servir de support préliminaire aux discussions finales du contrat d'application sur les flux import-export. Ils ont été invités par la même occasion à y apporter leurs remarques et suggestions avant le 15 juin et ce dans la perspective d'une réunion élargie qui devra se tenir à ce sujet dans les semaines qui viennent. En décidant d'activer le contrat d'application relatif aux flux import-export, la CGEM et l'agence se sont attaqués, en fait, à la partie la plus difficile et la plus ardue de la stratégie. C'est que, contrairement aux autres contrats concernant les plates-formes logistiques dans les différentes régions, celui des flux, lui, concerne des questions transversales et épineuses : les conditions de transit dans les ports, le passage en douane, les procédures de contrôle, la continuité entre les différents modes de fret (intermodalité), la sécurité des marchandises, la problématique que posent les flux de conteneurs dans les ports… A lire : Maroc : Les contrôles et le transit portuaire… de véritables serpents de mer Il faut préciser que ce contrat concernera seulement quelques catégories de biens notamment les produits agricoles, les biens industriels, les produits textiles et ceux de l'artisanat. D'autres contrats porteront sur d'autres types de biens, notamment les produits énergétiques et les matériaux de construction. Le document dont Aujourd'hui Le Maroc a pu obtenir une copie comporte 34 mesures et actions proposées sur la base d'une large concertation qui a touché près d'une cinquantaine d'opérateurs lesquels ont fait part de leurs attentes en la matière. Et ces attentes sont visiblement grandes, nombreuses et surtout complexes. Le futur contrat d'application arrivera-t-il à les satisfaire toutes ?