Dans son rapport sur l'économie verte, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a exhorté les pays à valoriser les déchets industriels pour produire une «secondaire» matière première. Offrant ainsi un double bénéfice au profit de l'industrie et de l'environnement. Inscrite dans cette dynamique internationale et nationale de préservation de l'environnement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a édité un guide «Déchets industriels : mieux connaître pour mieux gérer». Très instructif, le guide commence par donner une définition des diverses sortes de déchets industriels et leurs impacts sur l'environnement et la santé. Au Maroc, les déchets dangereux sont estimés, en 2011, à près de 256.045 tonnes par an, les autres déchets, considérés comme banals représentent près de 1 million de tonnes par année. Ce gisement des déchets met en jeu 300 à 400 millions de dirhams par an. «Une saine gestion des déchets industriels a un bénéfice double : économique et environnemental. Elle permet aux entreprises de réaliser des économies dans l'utilisation de leurs ressources et de diminuer également leur impact sur l'environnement», explique-t-on dans ce guide. Ainsi, la CGEM s'est intéressée aux outils de gestion des déchets industriels en soulignant que les bonnes pratiques permettent de réduire jusqu'à 20-25% des problèmes liés à la gestion pour un temps de retour sur investissement quasiment immédiat. Le guide s'est également arrêté sur les trois mécanismes de financement des projets à caractère environnemental. Ainsi, il y a le Fonds de dépollution industrielle (FODEP), le Mécanisme volontaire de dépollution industrielle hydrique (MVDIH) et le Mécanisme de dépollution propre (MDP). Le FODEP intervient dans le financement de projets de dépollution à travers des subventions, jumelées à des crédits bancaires, de 20% pour les projets intégrés au procédé industriel qui visent en plus de la dépollution industrielle des économies de ressources (eau, énergie, etc.), ou 40% pour les projets en aval du procédé industriel qui permettent de réduire la pollution à travers la mise en place d'installations de traitement ou d'élimination des rejets liquides et gazeux et des déchets solides. Pour le MVDIH, les modalités de financement prévoient un taux de subvention de 40% pour un projet en aval et de 20% pour un projet intégré avec un maximum de 5 millions de dirhams pour les projets ndividuels et 10 millions dirhams pour les collectifs. Pour sa part, le MDP est un outil de flexibilité instauré par le protocole de Kyoto pour aider les pays à atteindre leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Didactique, le guide a aussi présenté des projets exemplaires en matière de valorisation des déchets industriels au Maroc.