Les enseignants et instituteurs titulaires de licence haussent le ton. Après une série de grèves observées notamment durant le mois d'avril et juste après la signature d'accord entre le gouvernement et les syndicats au terme de la session du printemps du dialogue social, ils reviennent à la charge en appelant à un autre débrayage le 10 mai et les 24 et 25 du même mois. Les grèves seront suivies de sit-in devant le siège du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique à Rabat, précise Abderrahim Balounssi, coordonnateur national de la commission nationale des enseignants du primaire et du secondaire, titulaires de licence, affiliée à l'Union marocaine du travail (UMT). En plus du débrayage, ajoute M. Balounsi, la commission nationale appelle les enseignants et instituteurs titulaires de licence à ne pas livrer à l'administration de leurs établissements scolaires les notes des élèves, à ne pas participer à l'opération des corrections des examens, à ne pas assurer la surveillance lors des examens et à ne pas prendre part aux activités administratives. C'est dire qu'il y aura de sérieuses répercussions sur le déroulement des examens, notamment l'opération des corrections. Surtout lorsqu'on sait que ce sont des milliers d'enseignants et d'instituteurs qui sont titulaires de licence et qui sont concernés par ce mouvement de colère. Les grévistes protestent notamment contre la formule adoptée par le gouvernement en ce qui concerne leur promotion. Le principe de plafond de quatre années, comme délai maximal de l'attente de la promotion à compter de janvier 2012,est une injustice à leur égard, fait remarquer M. Balounsi. Rappelons que ces enseignants ont été recrutés vers la fin des années quatre-vingt et classés à l'échelle 8 en violation flagrante des lois régissant la fonction publique. Quelques années plus tard, au milieu des années quatre-vingt-dix, ils ont été casés à l'échelle 10, mais sans indemnités sur leur ancienneté. Et depuis, ils sont bloqués à cette échelle à cause des mécanismes suivis par le ministère de tutelle lors des opérations de promotion. Aujourd'hui, ils sont montés au créneau avec un programme militant progressif au cas où le ministère de tutelle ne prenne pas en compte leurs revendications. Les réformes, rappelle-t-on, qui mettent l'élève au centre des préoccupations n'aboutiront à des résultats concluants que si l'enseignant est placé lui aussi au cœur de ces politiques réformatrices.