La campagne «vaincre l'autisme - on commence maintenant», consacrée au dépistage et diagnostic précoces de l'autisme, est lancée. Avec au programme des opérations innovantes à travers le Maroc, du 26 mai au 6 juin, le ton de l'association Léa pour Samy sera à la sensibilisation afin de maîtriser aujourd'hui les symptômes de l'autisme pour le faire reculer demain et aussi afin d'agir pour une prise... de conscience du public pour que l'autisme soit reconnu comme une cause à défendre et à soutenir 1 enfant sur 100 est affecté par l'autisme, 67 millions de personnes sont touchées au niveau mondial et au Maroc, pas moins de 338.000 personnes sont concernées dont 108.000 enfants avec 6400 naissances en tout par an. Eu égard à ces chiffres importants, il va sans dire que le combat des associations qui oeuvrent pour accroître l'offre en matière de prise en charge au Maroc et répondre à la demande croissante des familles, est des plus importants. En effet, la prévalence alarmante, 1 naissance sur 100, indique combien de personnes sont détruites et combien de familles déstructurées par cette maladie. Ce constat est consternant. D'autant plus consternant en sachant que des familles dont l'enfant est atteint, sont encore à la recherche d'une explication sur les symptômes et errent sans diagnostic malgré la consultation de plusieurs professionnels. Pourtant, des traitements sont identifiés, qui ont fait leurs preuves pour faire reculer les symptômes de cette maladie et permettre à l'enfant de se développer. «Le passage obligé reste le dépistage précoce, maître mot pour limiter le développement de l'autisme. On ne peut combattre seuls une maladie invisible qui se cache derrière un visage d'enfant, d'apparence normale. Il est indispensable d'alerter l'opinion sur les signes avant-coureurs de cette pathologie, de former les professionnels au dépistage précoce.», déclarent les responsables de l'association Léa pour Samy. Aujourd'hui, ajoutent-ils, le diagnostic médical de l'autisme n'existe pas car il n'y a aucun marqueur biologique, mais les outils existent pour un diagnostic clinique qui passe par l'observation des comportements de l'enfant. Plus le dépistage sera précoce, moins les ravages sur le cerveau de l'enfant seront importants. La plasticité cérébrale à la petite enfance permet de compenser les déficiences générées par l'autisme mais le temps est compté. Ainsi, cette campagne consacrée au dépistage et au diagnostic précoces, a plusieurs objectifs notamment alerter sur l'invisibilité de l'autisme, informer sur les signes précoces de cette maladie, former les professionnels au dépistage précoce, appuyer la recherche pour détecter l'autisme plus facilement, dans un avenir proche, affirmer que l'autisme n'est pas une fatalité, si l'on garantit à l'enfant qui en souffre, une prise en charge adaptée, efficace et permanente… L'autisme n'est pas une fatalité, c'est un fait, mais le diagnostic est aussi un premier pas vers l'évolution. Au Maroc, le diagnostic d'autisme est souvent accompagné d'un sentiment de résignation et d'impuissance : «il n'y a pas grand-chose à faire », quand on ne considère pas que l'enfant est habité par le diable…Ce fatalisme découle de la méconnaissance et de l'incompréhension de l'autisme. Il est donc nécessaire que la médecine marocaine se penche réellement sur cette maladie et acquière les outils de dépistage et de diagnostic. Un enfant autiste est éducable, socialisable, intégrable. Il est possible de traiter l'autisme, de repousser ses limites et d'en atténuer les symptômes. Les interventions éducatives spécifiques qui existent et peuvent être mises en place au Maroc, ont démontré leur efficacité. Elles permettent à l'enfant atteint d'autisme de comprendre son environnement social, de développer ses capacités, de diminuer les comportements incompatibles avec la vie sociale et d'augmenter au maximum son autonomie. Dans la foulée, si l'association Léa pour Samy - Mouvement pour Vaincre l'Autisme revient à la charge aussi vite pour alerter l'opinion, c'est qu'au-delà des prévalences alarmantes, une autre réalité inquiétante existe : les médecins et les pédiatres n'accèdent pas à une formation suffisante sur l'autisme dans leurs cursus initial et ne disposent pas des outils pour détecter l'autisme. C'est ainsi que des enfants, présentant des signes laissant suspecter l'autisme, passent entre les mailles du filet et n'accèdent au diagnostic que tardivement, 6 voire 8 ans plus tard. Le réflexe de tout parent qui observe des problèmes de développement chez son enfant, quelle que soit son appartenance sociale, va commencer par s'adresser au pédiatre, au médecin de famille ou au médecin de santé publique dans les institutions officielles. Pour remédier à ces lacunes, l'association met à disposition des professionnels et des familles des outils et des recommandations pour le dépistage précoce à consulter sur ce site : www.vaincrelautisme.org ou des numéros d'appels : O5 23 35 19 96/06 65 49 92 05. Plus les médecins dépisteront l'autisme tôt, plus une intervention éducative pourra être mise en place pour donner à l'enfant une chance d'évoluer. Le la est ainsi donné !