La 27ème édition du Grand Prix Hassan II de tennis organisée du 2 au 10 avril au complexe Al Amal à Casablanca est désormais sans aucun marocain. Le seul joueur invité au tableau final, Reda El Amrani, a déclaré forfait pour cause de blessure contractée lors du premier set de sa première sortie face au Slovène Blaz Kavcic au moment où il menait au score par (4 - 3). Les autres marocains, au nombre de cinq, ont été éliminés au tableau des qualifications.Reda El Amrani a été contraint à l'abandon suite aux souffrances d'une élongation au niveau des muscles de la jambe gauche. Il ne pouvait plus étendre la jambe ou bouger ni supporter ces douleurs, comme il a déclaré au terme de son forfait. Le forfait de Reda El Amrani était senti bien avant le début du tournoi casablancais. Il a déjà été contraint à l'abandon au Circuit Mohammed VI (étape de Rabat) face au Tchèque Jan Hajek. Cette saison, le sociétaire du RUC reste sur une seule meilleure performance réalisée au début de l'année au tournoi international colombien quand il a atteint le dernier carré et s'est hissé au classement mondial pour descendre sous la barre de la 200e place. Depuis lors et sans les deux seules victoires réalisées à Marrakech en Coupe Davis et qui n'ont pas été suffisantes pour éviter l'élimination du Maroc face à la Bosnie, Reda El Amrani n'a rien pu faire dans les différentes étapes des challenges du circuit international Mohammed VI. Les souffrances et les blessures ont été pour beaucoup et Reda El Amrani qui avait réussi sa première participation au tournoi casablancais, lors de l'année dernière, a dû quitter tôt la compétition, cette saison. Au tableau qualificatif, Talal Ouahabi, Yassine Idmbarek, Hicham Khaddari et Anas Fattar, tous les quatre ont été éliminés dès le premier tour. Ils n'ont pas pu tenir bon face au rythme élevé de leurs concurrents. La seule victoire provient de Mehdi Ziadi en prenant le meilleur sur le Britannique Colin Fleming par deux sets (6-4, 6-3). Au second tour, il a été contraint de quitter la compétition après une partie acharnée qui a duré plus de deux heures. Il a tenu la dragée haute au numbre one du tableau qualificatif, le Kazakh Mikhail Kukuskhin en trois sets (4-6, 6-1 et 4-6). S'incliner difficilement dans deux sets et remporter un beau set face à ce Kazakh, un habitué de la terre battue, n'est pas donné à n'importe qui. Le manque d'expérience et de chance ont eu le dernier mot pour que Ziadi n'arrache pas une place méritée au tableau final, à un moment où les responsables et organisateurs du tournoi ne comptaient guère sur lui. Ziadi qui reste pourtant le seul marocain à avoir remporté une victoire dans ce grand rendez-vous casablancais, n'a pu bénéficier de la cinquième wild card des joueurs marocains invités au tableau qualif, qu'aux ultimes moments après le forfait d'un joueur étranger. Et Mehdi Ziadi de réagir après une prestation encourageante et qui n'a rien à envier aux autres. « Je ne sais pas pourquoi la fédération ne croit pas en moi. Je suis le mal aimé du directeur technique national. Il ne me porte pas dans son cœur. .. », a exprimé Mehdi Ziadi. Considéré comme numéro deux du tennis national, Mehdi Ziadi ne figurait même pas parmi les joueurs sélectionnés en Coupe Davis contre la Bosnie. Il aurait pu nous offrir la victoire décisive qui manquait au Maroc pour arracher la qualification. Le capitaine d'équipe et surtout le DTN en voulaient autrement. Ne pas aimer un jeune tennisman ne doit pas être considéré comme argument pour faire le choix d'un tel ou tel joueur. C'est une faute grave surtout quand elle émane d'un responsable technique sensé être capable de mettre la main sur l'oiseau rare. Ecarter ou ignorer un jeune joueur qui promet beaucoup, c'est encore plus grave. On reproche à la DTN son manque flagrant de former et préparer au moins un seul joueur marocain, susceptible devenir champion de demain. Ce qui a été constaté ces dernières saisons et aujourd'hui le prouve bien. Rien que pour le début de cette saison, le tennis marocain a raté tous les rendez-vous organisés sur son sol. A partir de l'élimination en Coupe Davis en passant par les différents tournois de Morroco Tennis Tour et actuellement au Grand Prix Hassan II. Chez la nouvelle fédération, il semble que la relève n'est pas pour demain, elle tarde à venir et promet de l'être encore plus. La direction du trophée manque réellement d'une idée claire sur la présence honorable et efficace des joueurs marocains aussi bien pour aujourd'hui, que pour demain. A en croire les animateurs du trophée, « le Maroc ne pourra pas avoir le champion escompté du jour au lendemain. Il faut du temps… Et puis il ne faut pas compter sur un joueur de 20 ou 22 ans. Il n'est plus capable de tenir bon… ». On ne sait s'il s'agit d'un avis personnel de l'ancien tennisman ou bien s'agit-il de la stratégie de la nouvelle FRMT. Une chose est sûre et certaine, l'âge d'or du tennis marocain reste gravé par les trois mousquetaires Younes El Aynaoui, Hicham Arazi les seuls ayant inscrit leur nom sur la liste des vainqueurs du Grand Prix Hassan II et Karim Alami qui avait atteint la finale. Chacun d'eux avait alors plus de 25 ans. Arazi et Alami avaient même le luxe de séduire dans plusieurs Challenges internationaux dont ceux de Roland Garros, tout comme Younes El Aynaoui qui a eu l'honneur d'être numéro 1 au classement mondial … à l'âge de 30 ans environ… Qu'en pensent les nouveaux experts et techniciens de la FRMT… ? Attendons la clôture du Grand Prix Hassan II qu'on souhaite dans de bonnes conditions organisationnelles et spectaculaires pour qu'on puisse aborder les problèmes du tennis national avec ses différentes composantes, surtout les clubs qui doivent assumer leur part de responsabilité…