La 30 ème journée de la ligue espagnole de football (Liga) a permis de voir plus clair lequel de ses deux grands clubs, le FC Barcelone ou le Real Madrid, sera sacré champion de 2010-2011. Elle s'est ainsi convertie en la clé du championnat. Contre tout pronostic, les madrilènes ont perdu at home leur premier match de la saison face à Sporting de Gijon, une modeste équipe qui lutte uniquement pour la permanence en première division. Le FC Barcelone s'est déplacé à Villa Real pour croiser le fer avec le club local (3e au classement général) avec l'espoir de maintenir intacte la différence de cinq points qui le séparait de son immédiat rival, le Real Madrid. Il a inscrit un seul but qui lui a permis de creuser l'écart. Un résultat qui a changé tous les pronostics et le cours de la liga. Les matchs que disputent le Barca et le Real sont considérés comme des finales en soi depuis le début de la saison, un fait rare que vivent peu de ligues européennes. Chaque point gagné par l'un ou perdu par l'autre représente une option pour le titre et vice-versa. Le Barca campe en tête de classement et le Real exerce un pressing très fort. Aucun faux pas n'est permis. Cependant, le Real Madrid vient de perdre une grande partie de ses possibilités de détrôner le Barca en se laissant battre chez lui par un club modeste. En réalité, aussi bien le Barca que le Real Madrid sont soumis à de fortes pressions dues à leurs engagements sportifs. Ils disputent la Champion´s League; ils sont finalistes de la coupe du roi et ont les mêmes chances de gagner le titre de champion national. Les deux entraineurs sont appelés à doser l'effort des joueurs, appliquer intelligemment le système de leur rotation et préparer minutieusement chaque match puisque la liga compte également de grands clubs. Comment ont joué les deux clubs ? D'abord le Barca a réservé ses joueurs les plus talentueux pour les futurs chocs. Pep Guardiola a introduit des changements quant au positionnement sur la pelouse en l'absence de Messi et de Xavi, les deux grandes références du club. Les attaques devaient partir des ailes et provoquer des incursions du côté de Villa ou du maroco-néerlandais Affelay. Un trio musclé (Keita, Mascherano, Thiago) devait assurer la garde en milieu de terrain pour stopper les attaquants du Villa Real tout en servant de longues passes aux ailiers. Sans Messi, les incursions par le centre de la surface de réparation adverse étaient quasi-impossibles. Le but de la victoire est donc venu grâce à l'intervention d'un défenseur, Piqué. Guardiola a aligné un ensemble qui a eu pour mission de ne pas prendre la balle et éviter que l'adversaire s'approche des bois gardés par Valdés. Avec un système de jeu peu habituel, le Barca ne cherchait ni à étaler son jeu spectaculaire ni obtenir un score fleuve. Il tablait sur un nul honorable. Le Villa Real applique la même tactique mais avec des attaquants plus motivés devant leur public et soucieux de préserver la troisième place au classement. Avec la défaite du samedi, il dégringole à la quatrième place. Le Real Madrid, par contre, est entré dès le début de la partie avec l'ambition d'humilier le rival, inscrire plus d'un but et ressusciter la passion de remporter le champion. Cet état d'esprit a créé énormément d'expectatives pour les fans du club et les commentateurs sportifs. En l'absence de Ronaldo, Benzema et Marcelino, il a joué uniquement avec deux lignes: une défense avec trois éléments et une attaque forte de sept joueurs. Cette tactique démontre à quel point, Mourinho a négligé la construction du jeu à partir du milieu de terrain. Le Sporting de Gijon, acculé à la défense de son territoire, a monté des barricades avancées en face de la surface de réparation, ce qui avait privé le Real Madrid de la possibilité de créer des occasions de but, faire circuler rapidement la balle et prévoir des contre-attaques. Le Sporting a eu une seule occasion de but et l'a concrétisée à dix minutes de la fin. Le Real Madrid, sans ses joueurs inspirés, a ainsi dilapidé le peu de chance qui lui restait pour disputer le titre de champion de la liga. Mardi, les blancs seront soumis à un deuxième examen aux quarts de finale de la Champion´s League, face au Tottenham. José Mourinho a été engagé, avec un salaire pharamineux, pour remporter les trois titres en lice: liga, Coupe et Champion´s League. Son futur sera décidé dans les prochaines semaines. Désormais, avec une différence de huit points et à huit matchs de la fin de la liga, le Barca (81 points contre 73 pour le Real Madrid) peut préparer en toute tranquillité son choc, mercredi, en quarts de finale de la coupe d'Europe face au Shakhtar Donetsk ukrainien.