Quarante et un ans après leur dernière confrontation en éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations, les sélections du Maroc et d'Algérie de football se retrouveront de nouveau, ce dimanche à Annaba, à l'occasion de la 3ème journée du groupe D des qualifications de la CAN-2012, dans un derby maghrébin bouillonnant qui déchaîne toutes les passions. Le déplacement à Annaba revêt une importance capitale pour les Lions de l'Atlas. Ils sont animés par une détermination inébranlable à aller conforter loin de leurs bases leur statut de leader, afin de rester en pole position dans la course à l'unique billet d'accès aux phases finales au Gabon et en Guinée Equatoriale. Gerets face à son premier examen Eric Gerets aura rendez-vous, ce dimanche, avec son premier examen dans toute son histoire, en tant qu'entraîneur principal à la tête d'une sélection nationale. Un examen qu'il devra réussir avec brio avec l'équipe du Maroc qui, elle aussi, passera un véritable examen à Annaba devant son homologue d'Algérie, pour le compte de la troisième journée des éliminatoires africaines de la CAN 2012. Cet examen est d'une grande importance pour Gerets qui, dans le passé, n'a entraîné que des clubs avant d'opter pour l'équipe nationale avec laquelle il vient de s'acclimater après l'avoir dirigé lors de ses deux premières sorties mais seulement par téléphone. Il avait coaché sa nouvelle équipe à travers son portable en donnant ses orientations et ses instructions à son adjoint Kuperly qui était sur place quand le Maroc fut accroché à domicile par la sélection centre-africaine (0-0) avant d'aller se racheter en Tanzanie (0-1). Pendant cette période, Gerets n'était pas sur le banc de touche de l'équipe nationale. Il était encore engagé avec son équipe saoudienne d'Al Hilal en lice en coupe des champions d'Asie. Gerets jouait sur deux fronts, son cœur et son esprit au Maroc, sa raison et sa présence effective en Arabie Saoudite avec Al Hilal qu'il allait enfin quitter après l'élimination dans le dernier carré de la compétition asiatique. L'engagement de Gerets avec l'équipe du Maroc qui a suscité tout un tapage médiatique surtout concernant son salaire mensuel dont on ignore le montant et que les responsables du football marocain à la fédération et au sein du ministère de tutelle ont refusé de divulguer, pourrait porter bonheur aux Lions de l'Atlas comme il serait bénéfique pour l'ancien entraîneur de l'équipe saoudienne d'Al Hilal. L'équipe du Maroc cherche toujours à redorer son blason terni et à soigner son image en Coupe d'Afrique qu'il n'a jamais gagnée depuis son premier et dernier titre remporté en 1976 en Ethiopie, et une seule finale disputée en 2004 en Tunisie. En Coupe du Monde, le Maroc qui a un palmarès plus ou moins honorable, n'a pu y mettre les pieds du moins, tout au long des trois récentes éditions en 2002, 2006 et 2010. Le Maroc qui ne veut absolument pas rater le prochain mondial en 2014, doit donc d'abord, réussir la CAN 2012, celles des jeunes en 2013 et des grands en 2015 qui seront organisées sur son sol. Ce sont de grands défis à réussir et par l'équipe nationale et par son nouvel entraîneur, Gerets, qui doit s'estimer heureux d'avoir cette opportunité d'entamer sa carrière de coaching d'une sélection nationale à la tête des Lions de l'Atlas. Gerets devra tout simplement savoir qu'il a de la chance d'être à la tête d'une sélection ayant son passé glorieux et un pays qui passe pour une grande nation de football. Pour l'histoire, le Maroc qui disputait les derniers barrages de la qualification au Mondial de 1962 face à l'Espagne, passe pour le premier pays africain à se qualifier au Mondial du Mexique en 1970 (l'Egypte a été désignée au Mondial de 1934). Le Maroc a récidivé de la plus belle manière au même mondial mexicain en 1986, en étant, cette fois, le premier pays africain à briser la participation africaine timide, tout au long de l'histoire, en se qualifiant, haut la main, au second tour au détriment de géants du football mondial comme l'Angleterre, le Portugal et la Pologne. Eric Gerets qui, pendant ces époques de l'âge d'or du football marocain grâce surtout à ses grands joueurs locaux et peu de professionnels, était un simple jeune joueur faisant ses débuts dans son pays, la Belgique. Au Maroc, la matière première existe bel et bien. Les joueurs sont toujours là, aussi bien les professionnels d'Europe que ceux locaux. Ce qui fait défaut au football au Maroc, c'est le manque de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut, c'est le manque de la bonne gouvernance de la chose footballistique, c'est le mauvais coaching… qui se sont négativement répercutés sur le football national et ses différentes sélections durant plus d'une décennie. Aujourd'hui, on entame une nouvelle ère avec de nouveaux dirigeants ambitieux, des dirigeants qui souhaitent réussir dans la mission qui leur incombe… et un nouvel entraîneur qui, lui, a un contrat à honorer et des objectifs à réaliser. Pour ce, Gerets qui n'a pas encore véritablement commencé son travail, doit travailler beaucoup plus qu'il parle. Pour le moment, sa mission principale est de tenir à sa parole de s'imposer en Algérie et de ne pas y laisser des plumes s'il compte aller loin et réussir les autres examens à venir… Rachid Lebchir Gerets: Le Maroc veut surprendre l'Algérie L'équipe du Maroc de football pratiquera le 27 mars à Annaba contre son homologue algérienne son “propre jeu” dans le but de “surprendre” l'adversaire, a déclaré mardi son entraîneur le Belge Eric Gerets. “Nous n'allons pas jouer en fonction de l'adversaire mais pratiquer notre propre jeu dans l'optique de trouver cette clé de réussite et ainsi le surprendre”, a expliqué Gerets lors d'une conférence de presse à Marrakech (sud) où son équipe se prépare. Les matches du Maroc avec l'Algérie déchaînent les passions dans les deux pays voisins. Eric Gerets s'est en outre dit confiant en ses joueurs, ajoutant qu'il est “très heureux de l'ambiance qui règne au sein de l'équipe marocaine” qu'il estime “fin prête pour affronter dimanche à Annaba son homologue algérienne”. Après avoir reconnu qu'il connaissait “peu de choses” sur les Fennecs d'Algérie, le sélectionneur du Maroc a toutefois noté que l'équipe adverse a joué la dernière Coupe du monde et dispose incontestablement de bons éléments devant lesquels “il faut faire extrêmement attention”. Lors de la conférence, le jeune milieu de terrain du Standard de Liège (1re div. belge) Mehdi Carcela a souligné qu'il était “très heureux d'avoir choisi le Maroc” alors qu'il avait été sollicité par les Belges pour intégrer leur sélection nationale. Benchikha: L'enjeu ne doit pas tuer le jeu Le match face au Maroc est “décisif” où la victoire est “impérative”, a estimé le sélectionneur national algérien, Abdelhak Benchikha. “C'est un match décisif pour l'Algérie. Nous devons absolument gagner cette rencontre pour se relancer dans la course pour la qualification. La balle est désormais dans le camp des joueurs, et je pense qu'ils sont très motivés et déterminés pour ce rendez-vous crucial”, a affirmé le coach national lors d'un point de presse tenu à Alger. “Une chose est sûre, les Marocains vont laisser les trois points à Annaba, et il n'y a pas de raisons pour ne pas sortir vainqueurs”, a-t-il ajouté. Concernant ce match, Benchikha affirme que l'enjeu ne doit pas tuer le jeu.. “Il faut dédramatiser l'événement, ce n'est qu'un match de football. L'enjeu ne doit pas tuer le jeu. C'est vrai qu'il y a la qualification au bout, mais les joueurs devront se libérer et surtout donner le meilleur d'eux-mêmes. C'est à moi de réguler leur motivation pour qu'elle soit au maximum”, a-t-il ajouté. Evoquant la sélection marocaine, Abdelhak Benchikha, ne tarit pas d'éloges sur les “Lions de l'Atlas”, estimant que cette équipe est un “sérieux client”. “Nous allons affronter une très bonne équipe du Maroc que nous respectons d'ailleurs, cela est une évidence. Ils ont des joueurs forts individuellement. Il faudra trouver des failles pour les surprendre. C'est vrai que c'est un derby, mais il ne doit pas sortir de son cadre sportif”. Pour remporter cette rencontre, Benchikha pense que ses joueurs devront gagner les duels, l'une des clés de ce match, selon le coach des Verts. La bande à GeretsLes Gardiens de but: Ahmed Mohamadina (Olympique Khouribga) Issam Badda (FUS) Nadir Lamyaghri (Wydad Casablanca) Les défenseurs: Moutaqui Mehdi Benatia (Udinese/ITA) Mustapha Mrani (Moghreb Fès) Ahmed Kantari (Stade Brestois 29/FRA) Rachid Soulaimani (Raja Casablanca) Michael Bassir (AS Nancy Loraine/FRA) Jamal Alioui (Wydad Casablanca) El Mehdi Karnas (Difaâ El Jadida) Hicham Mahdoufi (Raja Casablanca) Les milieux: Adil Hermach (RC Lens/FRA) Mohamed Chihani (Moghreb Fès) Houssine Kharja (Inter Milan/ITA). Youness Belhanda (Montpellier HSC/FRA) Mbarek Boussoufa (Anzhi/RUS) Adel Taarabt (Queens Park Rangers/GB) Abdenbi Lahrari (MAS/ Maroc) Mohamed Berrabeh (Wydad Casablanca) Mehdi Carcela (Standard de Liège/BEL) Oussama AS-Saidi (SC Heerenveen/NED) Les attaquants: Marouane Chamakh (Arsenal/GB) Youssef El Arabi (SM Caen/FRA) Hadji, le grand absent Le milieu de terrain international marocain Youssef Hadji a déclaré forfait pour blessure pour le match Algérie-Maroc. “L'attaquant marocain souffre d'un claquage à l'adducteur gauche et sera absent des terrains pour une durée de 6 semaines minimum” indique la FRMF dans un communiqué. “A cet effet, Abdenbi Lahrari, du Moghreb Fès a été appelé en renfort”, ajoute la même source. De son côté, Nancy où évolue le footballeur marocain avait annoncé sur son site internet que Hadji ne devrait normalement pas rejouer avant le mois de mai et donc manquer les rencontres face à Monaco, Bordeaux, Valenciennes, St-Etienne, Arles-Avignon et probablement Sochaux.