La culture est un moteur d'une forme globale de développement et considérée parmi les grands chantiers de réformes lancés à l'échelon national, a affirmé le directeur général de la Fondation Esprit de Fès, M Faouzi Skali. «Le Royaume du Maroc a ouvert plusieurs chantiers de réformes depuis quelques années et parmi l'un des chantiers majeurs est probablement celui de la culture, un secteur qui intègre et accompagne tous les autres», a tenu à préciser, M. Skali, dans un entretien accordé à la MAP. Au Maroc, a-t-il expliqué, des manifestations culturelles multiples, à l'instar du « Festival des musiques sacrées du Monde « et le célèbre «Forum de Fès» réussissent avec plus ou moins de bonheur mais qui présentent l'avantage d'être un vaste champ d'expérimentations qui sont ensuite exposées à une appréciation publique et médiatique. Il a, dans ce sens, insisté sur la forte participation des jeunes à ces manifestations culturelles, et ce en leur permettant l'accès le plus libre possible par la gratuité ou des prix modiques. Selon M. Skali, la question est de pérenniser ce genre de projets, et de valoriser ainsi la culture sans la rendre exclusive. Un autre concept, a-t-il poursuivi, consiste aussi à lancer la création de cafés culturels et citoyens, tout le long de l'année , qui permettent d'ouvrir des espaces constructifs de débats publics et de produire «de l'intelligence collective», qui est encore une fois le véritable moteur du toute évolution. «Le rôle de la Fondation Esprit de Fès est de contribuer d'une certaine façon à une production ou un développement de civilisation dans le sens où celle-ci n'est pas seulement une réalité du passé mais aussi une réalité à construire, a-t-il relevé, ajoutant que parler de construction, est en effet le bon terme car on oublie trop souvent tous les aspects d'ingénierie et de métiers culturels qui accompagnent la réalisation de projets et qui ont des incidences à la fois sociales, économiques ou politiques. Et d'ajouter que le Maroc actuel a permis ainsi l'ouverture d'un tel chantier dont les résultats positifs seront de plus en plus grands. Le directeur général de la Fondation Esprit de Fès a également souligné que la culture «doit être prise dans un sens anthropologique dans la mesure où l'on parle non seulement de créativité culturelle mais aussi de la prise en compte, à des échelles plus ou moins vastes de réalités et de singularités cultuelles qui fondent une trame générale du vivre ensemble». Il a, par ailleurs, mis l'accent sur les diverses dimensions du Festival de Fès des musiques sacrées du monde dont la prochaine édition est prévue du 3 au 11 juin prochain, rappelant que le Festival fut désigné en 2001, par l'ONU comme l'un des événements marquants ayant contribué, d'une façon remarquable, au dialogue des civilisations. Le nombre toujours grandissant des amoureux du sacré de tous les bords se réunissent chaque année dans la capitale spirituelle du Royaume en vue de communiquer au-delà des frontières religieuses et idéologiques, a-t-il également précisé. «Une âme pour la mondialisation» est le thème choisi par les organisateurs pour le Forum de Fès qui sera axé, entre autres, sur «Islam/Occident : pour une politique de civilisation», «Les nouveaux horizons du Maghreb», «Quel avenir pour le Proche Orient ?» et «Les racines de la crise financière» «Le festival dans la ville», prestations artistiques offertes gracieusement aux habitants de Fès, fait peau neuve et comporte des concerts qui se dérouleront dans différents sites de la ville. Cette 17e édition, de l'Amérique Latine à l'Asie du Sud-Est, sera voyageuse et audacieuse. Elle réunira aussi de grands artistes contemporains pour façonner leur propre image du sacré, à l'instar de Youssou Ndour, Maria Bethânia, Elena Ledda, Abd Al Malek, Kadem El Saher, Sheikh Taha, Asmaâ Lamnawar et Julia Boutros.