Les pronostics pour une bonne année agricole se confirment. Les dernières précipitations sont jugées suffisantes et au bon moment. Néanmoins, la clémence du ciel ne suffit pas. La subvention des engrais, pesticides et fongicides, principaux intrants et facteurs de production est vivement recommandée. La campagne agricole 2010/2011 se déroule dans de bonnes conditions. Les précipitations enregistrées durant le mois de janvier sont jugées suffisantes et au bon moment. C'est une bonne chose pour l'agriculture marocaine et pour la croissance des céréales, estime, Abbas Tanji, chercheur agronome. Et d'ajouter que le programme prévu pour les céréales et les betteraves est déjà réalisé. Le désherbage est bon (grâce au soleil, c'est différent de l'année dernière) et le traitement des herbicides (traitement contre les mauvaises herbes) est réalisé à temps. Seul bémol annonce Tanji, l'opération n'est pas encore généralisée (seulement 1,5 million d'hectares traités) à cause des niveaux élevés des prix de vente de ces herbicides. Côté fertilisation, l'utilisation des engrais est jugée plus ou moins suffisante. Là encore, le problème du renchérissement du coût de cet intrant reste posé. Selon des sources bien informées, le prix des engrais dits de couverture a subi une variation à la hausse de près de 20% cette année par rapport à la campagne précédente. Néanmoins, confirme notre interlocuteur, la campagne n'est pas pour autant gagnée. Les précipitations du mois de février et du mois de mars restent fortement déterminantes pour garantir un bon rendement en graines et en paille. On aura besoin durant les deux mois à venir d'autres pluies à ce stade de remplissage des graines et d'apparition d'épis (épiaison). Les conditions climatiques du mois de février favorisent généralement les maladies sur les céréales. Du coup, le recours à des traitements fongicides s'avère important. Globalement, ces traitements coûtent entre 300 et 500 dirhams par hectare et il faut en moyenne deux traitements successifs surtout dans les périmètres irrigués. Le comble, c'est que ces produits ne sont pas subventionnés comme d'ailleurs les pesticides et les engrais qui coûtent de plus en plus chers. L'Etat assure uniquement les subventions des semences certifiées. De l'avis des opérateurs du secteur, le gouvernement doit réfléchir sur la question des subventions de ces intrants importants (engrais, pesticides, fongicides) car ces facteurs de production impactent sérieusement la bonne croissance des céréales et la maximisation des rendements. Ce n'est pas tout, l'Etat doit faire un effort en matière de vulgarisation sur les bonnes techniques et pratiques agricoles. Face à la flambée des prix du blé sur le marché international et des coûts de production de plus en plus chers (4000 à 5000 dirhams l'hectare), la clémence du ciel ne suffit pas. Vivement une révision des prix des produits céréaliers et plus de subventions pour la céréaliculture!