Le spectre d'une année blanche dans l'enseignement supérieur plane-t-il à l'horizon ? Tout semble l'indiquer. A l'approche des examens de la première session, le SNESUP appelle à une grève générale de 48 heures à partir de demain mercredi. Le mouvement de protestation qui pointe du doigt la sourde oreille du gouvernement, ne fait que démarrer et risque de prendre de nouvelles tournures. Une fin d'année sous haute tension. C'est le moins que l'on puisse dire. Une série de grèves serait enchaînée à partir de cette semaine dans trois secteurs sensibles. Il s'agit de l'enseignement supérieur et la formation professionnelle, la justice et le syndicat national des ingénieurs. Le SNESUP (syndicat national de l'enseignement supérieur) est aujourd'hui déterminé à aller jusqu'au bout de son mouvement de protestation et clame haut et fort cette attitude dite passive et négative du gouvernement, notamment celle du ministère de tutelle qui refuse de respecter ses engagements conformément à l'accord préalablement signé entre les deux parties. Pour Mohamed Derouiche, SG du SNESUP, la priorité aujourd'hui est d'ouvrir la voie à un dialogue fiable et sérieux. C'est dommage, dit-il, que l'appel au débrayage de deux jours (15 et 16 décembre 2010) soit annoncé dans la conjoncture actuelle du Maroc. D'ailleurs, répliqua le SG du SNESUP, l'annonce a été faite 15 jours avant la date fixée pour la tenue de la grève nationale afin d'accorder au gouvernement le temps nécessaire pour réagir et éviter le mal. Néanmoins, ajoute-t-il, aucune réaction n'a eu lieu de la part des autorités concernées, regrette notre interlocuteur rappelant que le débrayage intervient en pleine période des examens. La grève des 48heures sera élargie à l'ensemble des établissements de l'enseignement supérieur, à savoir les universités, les CHU, les facultés de médecine et médecine dentaire, les instituts de formation supérieure et les centres de recherche. Dans un communiqué, le bureau national du syndicat appelle «les professeurs-chercheurs à se mobiliser davantage pour défendre un enseignement supérieur au service de l'avenir qui transcende les contraintes et répond aux attentes.». Ainsi, les principales doléances du cahier revendicatif du SNESUP portent, principalement, sur la révision du statut des enseignants chercheurs dans le cadre de la fonction publique, la révision de la grille de promotion et le respect des engagements du gouvernement. Autres doléances : la révision du système de quota et de promotion, le règlement du dossier de la promotion 2006 et une partie de 2007, la mise en place d'un statut composé de deux cadres professeurs et assistants et l'amélioration des conditions du travail des fonctionnaires de l'enseignement supérieur. La même semaine sera ponctuée d'autres mouvements de protestation. Les ingénieurs observeront ce mardi à partir de 11 heures un sit-in devant le siège du Parlement, selon des sources de l'Union nationale des ingénieurs du Maroc (UNIM). De même, les greffiers et autres agents de l'appareil judiciaire comptent organiser une marche en direction du ministère de l'économie et des finances à Rabat. Par cette marche, les greffiers et autres agents de la justice, selon des sources syndicales, semblent être décidés d'aller plus loin dans leur mouvement de protestation. Les mouvements de protestation se poursuivent ainsi à un moment où le dialogue social piétine. C'est dire que cette fin d'année et le début du nouvel an s'annoncent chauds pour le gouvernement de Abass El Fassi.