La presse espagnole a signalé, vendredi à la «une», l'arrestation de Marta Dominguez, médaille d'or au 3000 mètres au dernier Mondial d'Athlétisme et symbole du sport en Espagne, pour son implication dans le trafic de substances dopantes. Les journaux d'audience nationale ont vigoureusement critiqué le comportement de cette athlète, plébiscitée meilleure sportive de l'athlétisme en Espagne. Elle est également vice-présidente de la Fédération Espagnole d'Athlétisme. «Le dopage met fin à la grande dame de l'athlétisme espagnol», titre El Pais qui rapporte que Marta Dominguez a été accusée par la garde civile de «fournisseur de substances dopantes». Elle a été arrêtée en compagnie d'autres athlètes, dont les noms avaient marqué l'histoire de l'athlétisme espagnol. Représentants, entraîneurs ou pharmaciens sont également impliqués dans le trafic de substances dopantes, retient El Pais. «Chute d'un autre mythe», titre pour sa part ABC qui signale que la garde civile a également arrêté l'entraîneur de Marta Dominguez, son représentant, un technicien et un médecin. Des perquisitions dans quinze domiciles d'athlètes ont été effectuées à Madrid, Las Palamas, Alicante, Segovia et Palencia dans le cadre d'une large opération contre un «réseau de dopage dans le sport». «De reine à une simple trafiquante de dopage», commente de son coté El Mundo qui observe que l'athlète n'a pas été «arrêtée pour consommation mais pour sa présumée implication dans la fourniture de substances dopantes». Pour La Razon, il s'agit d'un «coup dur pour le sport espagnol», qui «accumule des médailles et également des scandales». Le journal rappelle l'accusation de l'actuel vainqueur du Tour de France, Alberto Contador, d'avoir consommé des substances interdites. «L'or en dopage », titre Publico sur toute la largeur de la «Une». L'Athlétisme espagnol a connu, jeudi, «son grand choc de son histoire» avec la détention de la championne du monde Marta Dominguez. Désormais, elle est poursuivie pour un délit contre la santé publique en vertu du code pénal, qui est passible d'une peine de six mois à deux ans de prison. Après avoir été soumise à un interrogatoire serré durant toute la journée de jeudi, Marta Dominguez a été autorisée à regagner son domicile mais sera présentée devant la justice après la fin des procédures d'investigations. Une large opération anti-dopage a été menée par la garde civile qui a permis de mettre la main sur une importante quantité de produits dopants et des doses de sang. L'investigation a été dirigée par le tribunal de Madrid dont une juge a été autorisée à accéder aux communications et interception d'appels téléphoniques et diriger des perquisitions dans les domiciles des personnes soupçonnées d'implication dans un trafic de substances dopantes. L'opération a été déclenchée à l'origine des confessions de l'athlète Paquillo Fernandez, arrêté il y a un an dans une autre opération anti-dopage. L'Agence nationale d'anti-dopage a collaboré dans cette opération en mettant à la disposition de la garde civile deux experts, un chimiste et un médecin pour contribuer à l'identification des médicaments et substances découvertes dans les endroits perquisitionnés.