«Les Etoiles de Sidi Moumen», prochain film de Nabil Ayouch en quête de financement dans le cadre de «L'Atelier» du Festival international du cinéma de Cannes (12-23 mai), suscite déjà l'intérêt des professionnels, a indiqué Georges Goldenstern, directeur de la Cinéfondation. «Il y a beaucoup d'intérêt pour ce film comme en témoigne la fiche des rendez-vous concernant le réalisateur marocain» dont le projet a été retenu par la Cinéfondation, parmi une quinzaine de scénarios, pour une mise en contact avec les professionnels susceptibles d'apporter un complément de financement (producteurs, distributeurs, fonds d'aide), a-t-il précisé, dans un entretien à la MAP. En 2005, le Festival de Cannes a confié à la Cinéfondation, association soutenue par le Centre national français de la cinématographie (CNC) et la ville de Paris, la mission d'organiser L'Atelier, «nouvelle étape de son action en faveur de la création». Les projets qui y sont présentés sont sélectionnés pour «leur qualité artistique», et pour le cas du film de Nabil Ayouch, «c'est aussi bien le talent de l'artiste que le sujet traité» qui ont compté, a expliqué M. Goldenstern. Un autre regard sur les attentats de Casablanca «Son regard sur les événements tragiques des attentats de Casablanca est intéressant, dans la mesure où il reflète son étonnement dans une tentative de comprendre comment une telle atrocité a pu se produire au Maroc», a-t-il dit. Inspiré des attentats de Casablanca (mai 2003), «Les Etoiles de Sidi Moumen», est une adaptation au grand écran d'un roman du même titre de l'écrivain Mahi Binebine, axé sur le phénomène du terrorisme. Cette fiction relate l'histoire des auteurs des attentats de Casablanca, tous issus du même bidonville de Sidi Moumen. Ce long métrage (110 minutes), dont le tournage est prévu en novembre prochain à Casablanca et Fès, nécessitera un budget de près 3 millions d'euros. «Pour être sélectionné à l'Atelier, il faut que le scénario soit dans une phase aboutie, qu'il y ait déjà un producteur dans le pays d'origine et que ce producteur ait déjà trouvé au moins autour de 20 % du financement», a précisé M. Goldenstern. Le cinéma du Maroc explore le marché international Depuis sa création, L'Atelier compte presque chaque année un projet marocain, selon le directeur de la Cinéfondation qui estime que «le cinéma marocain est à suivre», avec l'émergence d'une nouvelle génération de cinéastes. Le long métrage de Faouzi Bensaidi «Mort à vendre», présenté à l'Atelier l'année dernière, est déjà tourné et se trouve actuellement en cours de montage, a indiqué M. Goldenstern qui s'attend à voir ce film sur les femmes indépendantes du Maroc moderne dans de prochains festivals. Le projet de Chrif Tribak «Entre parenthèses» (sur l'apprentissage politique d'étudiants dans le Maroc des années 80), présenté il y a trois ans, est, quant à lui, «déjà concrétisé», d'après le directeur de la Cinéfondation. M. Goldenstern assure qu'en cinq ans d'expérience, presque tous les projets de films ont été réalisés, pour «la plupart dans l'année qui a suivi leur présentation à l'Atelier». «Pour l'ensemble des projets de cette année, on était déjà à 360 rendez-vous au début du festival alors que l'année dernière, à la fin du festival on atteignait tout juste 400. Ce qui veut dire qu'on sera au moins au même niveau que l'édition précédente», a-t-il dit. Outre les projets de L'Atelier, la Cinéfondation présente en compétition à Cannes une sélection de 13 films choisis parmi les 1.600 proposés par des écoles de cinéma du monde entier. Elle s'ajoute à la sélection officielle du 63ème Festival de Cannes qui comprend, en plus des 19 films en lice pour la Palme d'Or, une cinquantaine de longs métrages, que ce soit en compétition, hors compétition, séance spéciale, séance de minuit ou encore un certain regard. En soutien à la création cinématographique, la Cinéfondation organise, par ailleurs, une résidence à Paris qui accueille chaque année une douzaine de jeunes réalisateurs qui travaillent sur leur projet de premier ou deuxième long métrage de fiction. Elle se tient en deux sessions d'une durée de quatre mois et demi (du 1er octobre à mi-février et de fin février à mi-juillet).