La Corée du Nord a tiré, mardi, des dizaines d'obus sur une île de Corée du Sud, tuant un soldat, déclenchant des tirs de riposte de Séoul et la mise en état d'alerte maximum des forces du Sud. Selon la chaîne de télévision YTN, une cinquantaine d'obus sont tombés sur l'île de Yeonpyeong (un millier d'habitants), située en mer Jaune, dans une zone disputée par les deux Corées et théâtre d'autres incidents par le passé. Ces tires d'obus nord coréens ont causé la mort d'un soldat et 13 ont été blessés, a annoncé l'état-major sud-coréen. Ils interviennent alors que l'existence d'un programme d'enrichissement d'uranium en Corée du Nord a été révélée par un scientifique américain, accroissant la tension et l'inquiétude des Etats-Unis et de leurs alliés. La Chine a fait part de sa «préoccupation» et jugé «impératif» de relancer le processus de négociations à Six sur le programme nucléaire nord-coréen. Moscou, quant à lui, a mis en garde contre une «escalade». Le Premier ministre japonais Naoto Kan a demandé pour sa part à ses ministres de se préparer à «toute éventualité». La réplique ne s'est fait attendre du côté de l'armée sud coréenne, selon le ministre de la Défense, Kim Tae-Young, qui a placé l'armée en état d'alerte maximum, a ajouté YTN. Séoul veut éviter l'escalade Le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, a ordonné aux responsables de «gérer (la situation) au mieux pour éviter une escalade», selon un porte-parole de la présidence. Toutefois, la présidence, à l'issue d'une réunion d'urgence, a promis dans un communiqué des «représailles» en cas de nouvelles provocations du Nord. «Notre armée ripostera fermement à toute nouvelle provocation.» «Le bombardement de Yeonpyeong par la Corée du Nord constitue une provocation militaire manifeste. De plus, ce bombardement d'objectifs civils est impardonnable», ajoute la présidence, appelant les autorités nord-coréennes à «prendre leurs responsabilités». Ces échanges de tirs interviennent alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord Stephen Bosworth a quitté Tokyo pour Pékin. Il devait y rencontrer mardi des responsables chinois pour évoquer le dossier de la Corée du Nord, quelques jours après la révélation de l'existence d'un site d'enrichissement nucléaire dans ce pays. A rappeler que de graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, 2002 et en novembre 2009.