Parmi 134 pays, le Maroc est classé 127 en matière des inégalités des sexes, relève le Global Gender Gap Report 2010 du World Economic Forum (WEF), publié, récemment. Le rapport fait état de l'inégalité entre les deux sexes en matière économique. Sur le plan politique, malgré les avancées, beaucoup reste à faire. Le Maroc arrive à la 127è place après l'Algérie (119), la Tunisie (107), la Mauritanie (113), l'Egypte (125), l'Iran (123), etc. Comparativement aux dernières années, le Maroc a régressé en la matière. En 2009, il a été classé 124, 125 en 2008 et 122 en 2007. Le rapport relève que l'importance des inégalités entre les deux sexes se situe principalement dans le domaine économique (127). Alors que L'Egypte se classe 121, l'Algérie 119 et la Mauritanie 118. « J'espère qu'il y a une erreur dans ce rapport parce que la société civile se mobilise avec tous les moyens pour donner à la femme la place qu'elle mérite dans la société. Je trouve lamentable ce classement qui nous place comme étant dernier pays du Maghreb en matière du genre », souligne avec regret Mme Souraya Badraoui, présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprises. N'empêche que le rapport du World Economic Forum traduit une réalité qui requiert une mobilisation générale de tous les acteurs, en l'occurrence le gouvernement, la société civile et autres instances, enchaîne-t-elle. La présidente de l'AFEM estime, que d'après ces chiffres, le Maroc doit mettre en place des programmes et initiatives pour pallier à cette situation. Sur ce registre, le Maroc doit se mobiliser pour encourager et inciter la femme à entreprendre et lever les obstacles qui entravent son insertion sur le plan économique. Parmi les mesures qu'il faut adopter, propose-t-elle, faciliter l'accès aux crédits bancaires pour permettre aux femmes de financer leurs projets. A ce niveau, un fonds d'appui à l'entreprenariat féminin s'avère nécessaire sinon urgent si on veut réellement occuper les rangs les plus avancés. Mme Souraya Badraoui appelle, par ailleurs, à l'instauration du quota du genre sur le plan économique à l'instar de celui de la représentativité politique des femmes. «Il faut que les femmes soient représentées dans les postes de décisions économiques, notamment dans les conseils d'administration et dans les institutions économiques. Car, la compétence n'a pas de genre», conclu-t-elle. Sur le plan politique, la situation est moins affreuse. Le Maroc (103) est classé avant l'Algérie (123), l'Egypte (125), la Syrie (107) et la Jordanie (117), à l'exception de la Mauritanie (50). « J'estime que des avancées importantes ont été réalisées en matière de la représentativité politique de la femme. Surtout au niveau communal, on est passé de 0,6 % à 12,3% dans les dernières échéances communales. Le nombre des femmes élues a atteint 3408 soit 250 fois plus en comparaison avec 127 sièges obtenus en 2003», Rappelle Khadija Errebbah, présidente du Mouvement du tiers. Certes, ajoute-t-elle, ce progrès est toujours en deçà des attentes du mouvement féministe mais n'empêche qu'il faut le mettre en évidence. Ce n'est encore le cas pour les élections législatives car le principe de la liste nationale ne permet pas de dépasser un certain nombre de sièges, souligne-t-elle. Mme Errebbah souligne par ailleurs, que l'expérience du Maroc en la matière reste pionnière car la femme est élue et non imposée comme c'est le cas dans d'autres pays. Et de conclure que ce rapport doit être confronté à d'autres rapports sur le même sujet pour en déduire les conclusions et questionner l'agenda de l'égalité proposé par le ministère de tutelle.