Trois travailleuses sociales d'une association de défense de femmes victimes de violences conjugales de Périgueux ont été licenciées pour 'faute lourde' en raison de propos tenus sur Facebook jugés 'injurieux, diffamatoires et menaçants' par leur employeur, a expliqué, mardi 21 septembre, leur avocat. Après l'échec d'une audience de conciliation, lundi, l'affaire sera jugée par le tribunal des prud'hommes de Périgueux le 14 mars 2011. SOS-femmes, qui emploie une quinzaine de personnes, "prétend que les trois salariées ont tenu sur des murs Facebook, donc privés, dont l'accès est limité aux amis, des propos injurieux, diffamatoires et menaçants et a engagé une procédure de licenciement pour faute lourde, un motif exceptionnel", a déclaré Me Eric Barateau. Une quatrième personne, leur chef de service, a été aussi remerciée pour un autre motif, selon l'avocat. "On a eu le tort de dénoncer haut et fort les déviances de la direction", a déclaré une des salariées licenciées, parlant d'"insultes" et de "gros dysfonctionnements dans la prise en charge des femmes". Ces trois mères célibataires, âgées de 36 à 42 ans, disent ensuite avoir vu leurs conditions de travail se dégrader, parlant de pressions jusqu'à leur mise à pied le 6 juillet pour une conversation à trois sur Facebook, a rapporté cette éducatrice d'internat, employée de SOS-Femmes depuis 1999 après en avoir été bénévole. UNE "PREUVE ILLICITE" ? "On est en présence d'interception illicite et à l'évidence d'un bidouillage des propos qui ont été tenus", estime Me Barateau. "A ce jour, l'employeur n'a pas dit comment il avait eu accès à ces informations", poursuit l'avocat périgourdin. En conséquence, les trois femmes ont porté plainte pour "interception illicite de communications", a-t-il ajouté, estimant que "la preuve illicite" n'est pas recevable devant un tribunal, pas davantage que "l'immixion dans la vie privée". Les salariées licenciées, qui avaient été convoquées au commissariat à la suite d'une plainte de l'employeur pour "menaces de mort et incitation à la haine", contestent en outre la "retranscription" des propos tenus sur Facebook, même si elles admettent avoir parlé des problèmes dans l'association, a ajouté l'avocat.