Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à harmoniser les politiques pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et saisir l'«occasion unique» du Sommet de New York, prévu ce lundi, pour convenir d'un «plan d'action ambitieux» dans ce sens. Le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement qui réunira près de 150 Chefs d'Etat et de Gouvernement au siège des Nations Unies «offrira une occasion unique de traiter de ces défis, en tenant compte de ce qui a été réalisé jusqu'à présent et en «s'accordant sur des mesures concrètes pour accélérer les progrès», a affirmé à la MAP M. Ban Ki-moon. Le Secrétaire général de l'ONU s'est réjoui, en outre, que depuis une décennie, des progrès «remarquables» ont été réalisés en matière d'OMD, dans plusieurs domaines (pauvreté, santé, scolarisation, eau potable...), «y compris parmi les plus pauvres». Cependant, reconnaît-il, ces progrès demeurent “mitigés” et «fragiles» dans de nombreux pays. «Nous observons des progrès mitigés en direction de ces Objectifs”, dans un contexte marqué par de “nouvelles crises qui menacent l'effort mondial pour réduire de moitié la pauvreté extrême», met-il en garde dans un entretien accordé à la MAP, à la veille du Sommet (20-22 septembre), pointant notamment du doigt les inégalités dans de nombreux domaines, notamment entre hommes et femmes face à l'emploi, entre générations ainsi qu'entre zones rurales et urbaines. Ces progrès sont également «fragiles», car la crise financière mondiale a eu un effet dramatique sur les pays en développement et sur la coopération en faveur du développement. Les changements climatiques et les catastrophes naturelles, sont aussi parmi les phénomènes qui ont grandement affecté plusieurs pays, et d'une manière disproportionnée, les plus pauvres, fait-il observer, appelant, dans ce contexte, à investir dans ce qu'il a appelé la «reconstruction verte». Pour Ban Ki-moon, il est temps d'investir dans des domaines clés qui peuvent avoir des effets multiplicateurs et qui privilégient les énergies propres et renouvelables lesquelles répondent aux changements climatiques tout en générant des emplois et favorisent l'innovation technologique. Nouveaux engagements attendus A cinq ans de la date butoir de 2015, Ban Ki-moon veut faire de ce Sommet, qui sera sanctionné par une déclaration finale, un tournant dans l'effort collectif pour atteindre ces objectifs à travers notamment une harmonisation des politiques, car «notre défi aujourd'hui est de convenir d'un plan d'action» pour réaliser les Objectifs du Millénaire”, a-t-il dit, affirmant que la tenue de ce sommet est en soi «un message fort quant à l'engagement continu du monde envers les populations les plus pauvres et les plus vulnérables». Des «résultats concrets peuvent être obtenus grâce à des projets et programmes bien conçus et dotés de ressources suffisantes», confie-t-il, appelant à «préserver les gains réalisés». En plus d'un plan d'action ambitieux pour accélérer les progrès en faveur des OMD sur lequel devraient se mettre d'accord les dirigeants mondiaux, de nouveaux engagements importants sont attendus pour améliorer le financement, les politiques et la fourniture de services relatifs à cette stratégie. Plusieurs autres initiatives devraient aussi être annoncées par les Etats membres, le secteur privé et la société civile, a révélé M. Ban. Des ressources nécessaires en appui aux pays pauvres «J'ai moi-même reçu un large soutien pour mon initiative concernant une stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants. C'est là un exemple concret de la manière dont le Sommet des OMD peut contribuer à renforcer nos efforts», a-t-il fait observer. A la question de savoir comment la communauté internationale peut mobiliser davantage de ressources nécessaires à la réalisation des huit objectifs à l'échéance 2015, Ban Ki-moon évoquera le Consensus de Monterrey qui a mis en avant un partenariat pour le financement en faveur du développement. Ce consensus est «toujours d'actualité» et repose sur l'importance de l'aide publique au développement (APD), mais aussi sur le commerce et les investissements financiers privés. Pour le Secrétaire général de l'ONU, la réalisation des OMD suppose de progresser dans plusieurs domaines, en œuvrant à l'augmentation de l'aide publique au développement et en favorisant un environnement favorable au commerce et aux entreprises. “Améliorer la capacité des pays en développement à mobiliser leurs ressources nationales en faveur du développement, renforcer le partenariat mondial pour le développement et le système financier international”, sont parmi les autres mesures que propose M. Ban. Le Secrétaire général s'est dit convaincu que ce sommet donnera une nouvelle opportunité aux Etats pour renouveler leurs engagements, y compris financiers, vis-à-vis des pays pauvres, tout en faisant part de sa déception de constater la différence entre ce “qui a été promis et ce qui a été fourni, surtout pour l'Afrique”. Il est vrai que plusieurs pays donateurs font face à des “difficultés et contraintes” en raison du ralentissement économique mondial, reconnaît M. Ban, avant d'appeler la communauté internationale à s'impliquer davantage dans l'effort de solidarité mondiale. Il est dans “l'intérêt de tous d'assurer une croissance rapide des pays en développement afin qu'ils puissent faire face aux crises. La reconstruction doit s'effectuer depuis la base», insiste le Secrétaire général de l'ONU, car, selon lui, la reprise économique mondiale dépend de la croissance dans les pays en développement”. *De l' Agence MAP