Un milliard de personnes souffrent d'hypertension dans le monde (40 % dans les pays occidentaux et 60 % dans les pays en voie de développement). D'ici 2025, à cause du vieillissement de la population et de l'évolution de modes de vie qui favorisent l'obésité et la sédentarité, nous compterons 1,5 milliard de malades. Le Maroc n'est pas épargné par ce phénomène. Un tiers de notre population présente une hypertension artérielle et la moitié ignorent leur maladie qui évolue presque sans bruit. Quel est votre risque ? Peut-on prévenir l'hypertension ? Comment la prendre en charge ?... Toutes les réponses à ces questions qui vous tiennent à cœur. Des chiffres à connaître On parle d'hypertension artérielle lorsque la pression artérielle dépasse 135 / 85 mm de mercure (Hg) au repos, de façon permanente c'est-à-dire lorsque l'élévation tensionnelle est persistante sur des semaines. Les deux chiffres de la tension ont leur importance. Ainsi l'augmentation isolée de la pression artérielle systolique ou maxima au dessus de 14 (140 mm de mercure) ou de la pression artérielle diastolique ou minima au dessus de 9 (90 mm de mercure) suffit à définir l'hypertension. Ces normes ont été définies par l'Organisation Mondiale de la Santé. Au Maroc, les maladies cardiovasculaires prennent de plus en plus d'ampleur. Les facteurs à risque comme le tabagisme, le diabète, la sédentarité, l'obésité, le cholestérol et l'hérédité constituent les véritables ennemis du cœur car ils entraînent le vieillissement artériel et favorisent le dépôt de graisse sur les vaisseaux. Près de 33% de marocains souffrent d'Hypertension. Si la plupart des maladies sont vite identifiées grâce aux nombreux symptômes qui les caractérisent, il n'en est pas de même pour l'HTA qui est très souvent dénuée de symptômes, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de signes apparents, visibles. L'HTA n'est découverte qu'à l'occasion de contrôle de routine, d'examens effectués par des médecins du travail, des généralistes, une hospitalisation … C'est grâce à cette prise systématique de la tension lors de la consultation chez le médecin que peut être établi le diagnostic. L'absence et la banalité des symptômes (fatigue, maux de têtes, essoufflement…) ne doivent pas faire oublier les possibles conséquences cardiovasculaires très graves 10 millions de Marocains sont concernés Selon les résultats d'une étude réalisée par la société marocaine de l'hypertension artérielle, plus d'un tiers de la population est concerné par l'hypertension artérielle. Cela représente plus de 10 millions de nos concitoyens. C'est là un chiffre qui interpelle, un chiffre qui ne peut laisser insensible, car c'est tout de même une large tranche de notre population qui est confrontée à l'HTA. C'est énorme, mais la question qui se pose est de savoir quel est le nombre de ceux qui n'ont pas été dépistés. C'est dire l'ampleur du problème et les drames des malades non suivis, non pris en charge et qui encourent de graves dangers qui les exposent aux accidents vasculaires cérébraux et autres infarctus... C'est aussi dire toute la problématique que pose aujourd'hui l'hypertension artérielle, surtout au sein des populations démunies, celles qui n'ont pas de moyens pour se faire correctement soigner, Celles et ceux qui n'ont pas accès aux médicaments. Il va sans dire que nous sommes face à un réel problème de santé publique aux conséquences dramatiques car l'Hypertension artérielle (HTA) constitue une cause importante des accidents cardiaques, angine de poitrine, infarctus du myocarde, insuffisance rénale, cécité et des attaques cérébrales de type Accident vasculaire cérébral (AVC). Des complications qui sont de plus en plus nombreuses et qui posent le problème de leur prise en charge car elles nécessitent des structures adaptées, des personnels qualifiées, des médicaments couteux, sans parler des répercussions inhérentes aux nombreux handicaps de ces complications. La prévention Comme dit l'adage : mieux vaut prévenir que guérir. Cette approche préventive doit reposer sur l'information, l'éducation et la communication. C'est l'affaire de tous, les parents ont leur part de responsabilité, les médecins, infirmiers (ères), nutritionnistes, sages femmes, d'une manière générale tous les professionnels de santé. Mais il faut aussi insister sur le rôle essentiel que doivent jouer les médias. La presse se doit de s's'impliquer davantage dans l'éducation des citoyens en véhiculant des informations visant à mieux prévenir l'hypertension. Les éducateurs, les enseignants …Tous ces intervenants peuvent contribuer à rendre la prévention contre l'HTA possible. Leurs actions conjuguées devront pouvoir influer sur le mode de vie des individus : Les conseils d'hygiène de vie sont primordiaux. Bien souvent, une hygiène de vie correcte et un régime alimentaire adapté suffisent. Nous vous conseillons de privilégier les salades et les crudités, ainsi que les légumes verts riches en fibres (haricots verts, salade, brocolis, poireaux, épinards...). Il est préférable de favoriser les viandes et poissons grillés. Pour la cuisson des aliments, le beurre est à supprimer. Il est plutôt conseillé d'utiliser de l'huile d'olive ou de la margarine qui contiennent des acides gras essentiels à l'organisme. Au dessert, il faut manger des fruits et limiter au maximum les pâtisseries. Boire de l'eau à volonté est indispensable voire vital. Ce n'est pas compliqué le tout est de savoir opter pour une alimentation saine et équilibrée, de manger peu salé, et surtout d'arrêter le tabac et l'alcool. A côté de l'alimentation de type méditerranéenne, il faut bouger ne plus être sédentaire, privilégier l'exercice physique régulier, la marche est excellente (30 minutes x 3 par semaine), éliminer les kilos superflus, garder un poids stable, et surtout contrôler sa tension artérielle par son médecin traitant ou se rendre au premier dispensaire du quartier au moins une fois tous les trois mois au-delà de 40 ans.