Le culte de la jeunesse n'a jamais été aussi présent dans notre société. Paraître jeune, élégant et en pleine forme sont aujourd'hui les maîtres mots. La trottinette à 35 ans, un acte de résistance ? Les trentenaires, première génération biberonnée aux valeurs des soixante-huitards, apparaissent comme l'acmé de cette révolution «jeuniste». Ils sont les «kidults» ou «adulescents» des sociologues : Un corps pas trop décati, une situation professionnelle stabilisée et un esprit d'ado. Ils dansent sur la chanson de Capitaine Majid ou défient des mercredis durant leur petit neveu sur un jeu de console. La régression qui pousse à collectionner des figurines de super-héros en plastique à 30 ans apparaît comme une bonne nouvelle surtout pour les marchands. Les sociologues, eux, parlent de « société de consolation » et se veulent avant tout rassurant ; cette attitude d'infantilisation serait une soupape nécessaire, une stratégie d'évitement de la dureté du monde. Pour les sociologues, ce culte de la jeunesse fait partie d'un cycle, un retour de la prévalence de l'instinct et de l'hédonisme après des siècles de rationalisme. « La valorisation de l'apparence ne signifie pas une perte de valeurs. La profondeur se cache parfois à la surface des choses ». Suffit-il de retendre sa peau pour être bien dedans ? De victime on devient coupable de son apparence. Il ne suffit plus de penser jeune et d'agir comme un jeune, il faut également faire physiquement jeune, sous peine d'apparaître comme un poids mort incapable de suivre le rythme de la société. Jusqu'à preuve du contraire, le seul moyen réellement efficace de rajeunir reste la chirurgie esthétique. Au Maroc, nous assistons à une explosion des actes. Une compétition acharnée entre les chirurgiens, seuls habilités à manier le bistouri. D'une simple augmentation mammaire à une liposuccion, plus besoin de se déplacer à l'étranger pour être sur de recevoir les meilleurs soins. Les chirurgiens esthétiques marocains sont tout aussi performants que leurs homologues européens ou américains. Cet essor a même fait du Maroc une destination pour les candidats à la chirurgie esthétique. Le tourisme chirurgical au Maroc fait beaucoup de bruits. Un service que l'on pourrait résumer en une formule détonante : «Des vacances de rêve au Maroc d'où l'on revient avec un corps de rêve ». De plus en plus de techniques, comme la toxine botulique contre les rides ou la mésodissolution contre la cellulite, ne réclament pas une charge et rassurent les patients. Syndrome du miroir Mais une fois les seins regonflés ou les paupières affinées, se sent-on mieux pour autant ? Loin s'en faut. Une étude finlandaise montrait en 2004 que les personnes ayant recours à la chirurgie esthétique souffraient le plus souvent d'une fragilité psychique, une faible estime personnelle. De plus, avoir recours à un acte de chirurgie esthétique n'est pas anodin et aura tôt ou tard des conséquences psychologiques lourdes. La même étude a démontré que la pose d'implants mammaire augmenterait le taux de suicide de 73%. L'image lissée des femmes dans les magazines surélève le niveau d'espérance et donne souvent lieu à de graves déceptions face au résultat chirurgical. La personne « refaite » souffrirait alors de ce qu'on appelle le « syndrome du miroir », elle ne reconnaîtrait plus l'image que lui renvoie la glace. La fin de la valeur de l'expérience ? Les anthropologues sont unanimes : «L'idéologie dominante de notre société est de type “ guerrière”, à l'opposé d'autres sociétés dites de “sagesses” où la place des personnes âgées est à la fois reconnue et valorisée». Les multiples révolutions technologiques de ces dernières années (ordinateur, téléphone portable, internet…) ont relativisé le besoin de l'expérience apportée par les anciens. Paradoxalement, alors qu'elles sont de plus en plus nombreuses et qu'elles représentent un poids économique considérable, les personnes âgées se retrouvent reléguées au second plan. Focus Le formidable marché des crèmes rajeunissantes De la jouvence de l'abbé Souris au déhydroépiandrostérone (DHEA) et autre crème anti-âge, c'est toujours la même promesse, celle de la jeunesse dans un flacon. Seules les sommes investies ont évolué. Considérablement, dans le pays le plus proche, la France, les cosmétiques antiâge affichent un resplendissant : ils représentent 13,64% du volume total des produits de soin du visage pour un chiffres d'affaires 2009 de 117 millions d'euros. Aujourd'hui, on compte sur le marché 72 marques différentes avec des prix parfois délirants, pouvant dépasser les 2000 DH pour 50 ml de crème ! Côté résultats, les études scientifiques montrent régulièrement qu'on ne peut espérer aucun effet durable sur le rajeunissement. Comme l'avouait un représentant de la marque de cosmétiques Sisley en 2002. « L'aspect psychologique joue beaucoup ». Dangers et complications de la chirurgie esthétique Si vous êtes décidé(e)s à franchir le pas, vous ne devez pas ignorer les risques que vous courez lors d'une telle intervention: 1) L'anesthésie générale ou locale comporte des risques aux conséquences très variables : d'une simple éruption cutanée au décès. 2) Pendant l'opération, le risque d'hémorragie est possible: selon l'importance de ce saignement, le chirurgien devra procéder ou non à un drainage. En cas de saignement externe, il se peut que le chirurgien ait à rouvrir l'incision. 3) Après l'opération, il existe un risque d'infection : en cas d'infection grave, vous devrez être hospitalisée. 4) Toute intervention chirurgicale laisse des cicatrices. Le processus de cicatrisation varie d'une personne à l'autre : plus ou moins rapide (entre 6 et12 mois, jusqu'à 3 ans) et plus ou moins marqué. À l'origine fine et belle, la cicatrice deviendra rouge et irritée après environ 1 mois et évoluera lentement vers son stade final en devenant blanche et aplatie. (Source: http://teemix.aufeminin.com/)