Le festival Aïssaoua a donné un grand "coup d'accélérateur" aux veillées du Ramadhan à Constantine qui a connu, lundi soir, une animation particulière à l'occasion de l'ouverture de la 8ème édition de cette manifestation. Le public qui semblait jusque-là bouder les spectacles de théâtre qui lui étaient pourtant offerts gratuitement, était bien nombreux à sortir assister au défilé des troupes participantes au festival Aïssaoua. Celles-ci, après avoir sillonné comme de tradition la ville, depuis le stade Benabdelmalek jusqu'au théâtre où s'est déroulée la cérémonie d'ouverture, ont mis une ambiance bien rythmée dans les rues de la cité des ponts, à la grande joie des enfants qui suivaient en piaillant la joyeuse procession. Devant le portail du théâtre, la bousculade du public donnait une idée sur l'attrait suscité par cette musique qui continue, malgré l'évolution des mÂœurs, à jouir d'une bonne audience auprès des constantinois qui l'apprécient surtout pour sa capacité à susciter la danse et à apporter la détente et le défoulement. Constantine compte d'ailleurs, à elle seule, près d'une dizaine de troupes participantes à cette manifestation, ce qui est édifiant quant à la grande audience de la musique Aïssaoua sur le Vieux Rocher. Le spectacle d'ouverture, amputé de la prestation de Zineddine Bouchâala, endeuillé par le décès de sa mère il y a trois jours, a été surtout marquée par une ambiance conviviale de retrouvailles entre les troupes participantes dont la plupart sont des habituées de ce rendez-vous annuel. L'exposition organisée en marge de la manifestation est également plus étoffée, cette année, et un effort évident a été fourni en matière de présentation notamment en ce qui concerne le chapitre réservé à la vie de cheikh El Kamel ou Sid Ahmed Ben Aissa, le saint patron de la confrérie des Aïssaoua dont le parcours est retracé sur des peaux de bête, un support qui a rendu sa lecture bien plus attrayante que les habituelles affiches en papier. Le festival qui sera cette année accompagné d'un colloque sur la pensée Aïssaoua et le rôle des zaouïas, prévu les 25 et 26 août prochains à la maison de la culture Al Khalifa, a également pris une dimension arabe avec la participation d'une troupe de chant soufi de Syrie et d'une troupe de la grande zaouïa de Marzag de Libye. Les spectacles répartis sur le théâtre et la salle Ben Badis, se poursuivront jusqu'au 28 du mois d'août et verront la participation de la troupe Taifa El Ismaïlia de Meknès au Maroc, El Hadhra el Aïssaouia de Tunis en plus de troupes de Blida, Souk Ahras, Annaba et Constantine.(APS)