Dans le cadre du mois sacré de Ramadan, nous poursuivons la publication du livre d'Alla Abdou-Rahman Al-Sheha, intitulé « Muhammad le Messager ». En voici la troisième partie. Il est né en l'an 571 apr. J. –C. dans la tribu des Qoraïch –que les Arabes révéraient et à laquelle ils vouaient toute la considération et tout le respect- à la Mecque qui est considérée comme le centre religieux de la Péninsule Arabique. C'est en effet là que se trouve la Kaaba noble que bâtirent Ibrahim et son fils Ismail. Les Arabes y accomplissaient le pèlerinage et faisaient la circumambulation autour d'elle. Son père est mort alors qu'il se trouvait encore dans le ventre de sa mère. Sa mère mourut quelques temps après sa naissance, et il vécut orphelin sous la charge de son grand-père Abdul Muttalib. A la mort de ce dernier, son oncle Abû Tâlib le prit à sa charge. Sa tribu et les tribus voisines adoraient des idoles qu'elles avaient fabriquées à partir d'arbres, d'autres étaient en pierres et d'autres encore en or. Elles étaient placées autour de la Kaaba et ils croyaient qu'elles avaient le pouvoir d'apporter le bien et de nuire. La vie du Prophète était entièrement vérité et loyauté. Il n'a jamais trahi, ni menti, ni manqué à son engagement, ni trompé. Il était connu par son peuple comme étant le digne de confiance (Al Amine). Aussi, lui confiaient-ils leurs dépôts et consignaient leurs biens auprès de lui lorsqu'ils voulaient voyager. Il était également connu comme le véridique, en raison de la sincérité qu'ils lui connaissaient dans ce qu'il disait et racontait. Il avait un bon comportement, s'exprimait d'une bonne manière et était éloquent. Il aimait faire le bien aux gens. Son peuple l'aimait et le respectait. Tous le révéraient. Il avait une bonne allure et l'œil ne se fatiguait pas de l'observer. Il était beau physiquement et moralement dans tous les sens de ce mot. Son Seigneur dit à son sujet: (Et tu es certes, d'une moralité éminente). Th. Carlyle dit dans son livre les Héros : «On a remarqué que depuis son enfance, Muhammad était un jeune pensif. Ses compagnons l'avaient par ailleurs nommé Al Amine –c'est-à-dire un homme sincère et loyal- sincère dans ses actes, ses dires et ses pensées. Ils ont par ailleurs remarqué que toute parole qui sortait de sa bouche était pleine de sagesses merveilleuses. Je sais qu'il était très pondéré et gardait le silence là où il n'était pas nécessaire de parler et lorsqu'il s'exprimait, alors quelle perspicacité ! Tout au long de sa vie, il fut un homme de principe, courageux et résolu, aspirant aux grands desseins, généreux, plein de bonté, clément, pieux, digne, libre ; un homme très sérieux et sincère. Malgré cela, il était affable et aimable ; il manifestait beaucoup de bonne humeur et de sérénité. Il était sympathique et très plaisant. Mieux encore, il lui arrivait de plaisanter et jouer. De manière générale, son visage était éclairé par un sourire resplendissant d'un cœur sincère… et il était intelligent et doué de sagacité…, doté naturellement d'une grandeur : aucune école ne l'a instruit et aucun enseignant ne l'a éduqué, il n'avait nullement besoin de tout cela… il accomplit son œuvre dans la vie tout seul dans les profondeurs du désert. Avant que la mission lui soit confiée, il était enclin à la solitude et passait des nuits entières dans la grotte de Hirâ à méditer. Il était bien loin des impudences auxquelles se livrait son peuple, car il n'avait jamais but de vin, ne s'était jamais prosterné devant une idole. Il n'avait jamais juré par une idole et n'avait jamais fait d'offrande à une idole comme le faisait son peuple. Il gardait les moutons de son peuple. Il dit d'ailleurs à ce propos : « Il n'y eut point de Prophète parmi ceux qu'Allah a envoyés qui n'eût fait profession de berger ! Et toi, lui demandèrent ses compagnons ? Et moi aussi, dit le Prophète, j'ai gardé les moutons des Mecquois moyennant un salaire de quelques quirats ». A l'âge de quarante ans, il reçut la révélation du ciel alors qu'il se trouvait en méditation à la Mecque dans la grotte de Hirâ. ‘Aïcha, la mère de Croyants –qu'Allah soit satisfait d'elle- rapporte : « La Révélation débuta chez le Prophète par de pieuses visions qu'il avait pendant son sommeil. Pas une seule de ces visions ne lui apparut sinon avec une clarté semblable à celle de l'aurore. Ensuite, on lui fit aimer la retraite. Il se retira alors dans la grotte de Hirâ, où il se livra au tahannouts, -c'est-à-dire l'adoration- durant un certain nombre de nuits consécutives, sans qu'il revînt chez lui. Aussi se munissait-il de provisions de bouche. Ensuite, il revenait vers Khadîdja et prenait les provisions nécessaires pour une nouvelle retraite. Cela dura jusqu'à ce que la Vérité lui fut enfin apportée dans cette grotte de Hirâ. L'ange vint alors le trouver et lui dit : « Lis ! –Je ne suis point de ceux qui lisent » répondit-il. L'ange me saisit aussitôt, raconta le Prophète; il me pressa au point de me faire perdre toute force et me répéta ce mot : « Lis ! –Je ne suis point de ceux qui lisent » répliquai-je encore. Pour la troisième fois, l'ange me saisit et me pressa, puis me lâcha en disant : (Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Généreux). En possession de ces versets, le cœur tout palpitant, le Messager d'Allah r rentra chez Khadîdja bintou Khouwaïlid –qu'Allah soit satisfait d'elle- et s'écria : « Enveloppez-moi ! Enveloppez-moi ! » Aussi, on l'enveloppa jusqu'au moment où son effroi fut dissipé. Alors, s'adressant à Khadîdja, il la mit au courant de ce qui s'était passé, puis il ajouta : « Ah ! J'ai cru que j'en mourrais ! –Pas du tout ! répondit Khadîdja. Je jure par Allah ! Jamais Allah ne t'infligera d'affronts ; car tu fais du bien à tes proches parents, tu soutiens les faibles, tu donnes à ceux qui n'ont rien, tu héberges les hôtes et tu secours les victimes des malheurs justes [12] ». Alors, Khadîdja emmena Muhammad chez Waraqa ibn Nawfal ibn Asad ibn Abdel Ouzza. Cet homme était le cousin paternel de Khadîdja et avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques. Il savait tracer les caractères hébraïques et copiait en hébreu autant de passages de l'Evangile qu'Allah lui permettait de transcrire. A cette époque il était âgé et était devenu aveugle : « Ô mon cousin, lui dit Khadîdja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère. –Ô fils de mon frère, répondit Waraqa, de quoi s'agit-il ? » Le Messager d'Allah lui raconta alors ce qu'il avait vu. Waraqa dit : c'est le Confident qu'Allah a envoyé autrefois à Moïse. Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment ! Ah ! Que je voudrais être encore vivant à l'époque où ton peuple te bannira ! –Ils me chasseront donc, s'écria le Prophète r ? –Oui, reprit Waraqa. Jamais un homme n'a apporté ce que tu apportes sans être persécuté ! Si je vis encore ce jour-là, je t'aiderai de toutes mes forces ». Après cela Waraqa ne tarda pas à mourir, et la Révélation fut interrompue ». Cette sourate fut le début de sa prophétie. Puis Allah lui révéla Sa parole suivante : (Ô, toi (Muhammad) ! Le revêtu d'un manteau ! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements, purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi). Cette sourate fut le début de sa mission et de son appel. Il commença à inviter ouvertement son peuple de la Mecque et fit face à leur opposition et leur refus, tout simplement parce que son message leur était étrange et englobait toutes les affaires de leur vie religieuse, politique et socio-économique. Il ne se limitait pas seulement à leur invitation à l'unicité d'Allah, à l'abandon de l'adoration d'autres que lui et à traiter d'insensés leurs esprits et leurs idoles, mais il leur interdisait également ce qui était la source de leurs jouissances, leur richesse, et leur fierté (l'interdiction de l'usure, de la fornication, des jeux de hasard et du vin). Il invitait également à l'équité entre tous les hommes en prônant la piété comme critère de supériorité entre eux. *E-mail : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. . (A suivre)