Intelligence artificielle DNES à Benguerir, Karim Ben Amar En marge de la 4ème édition de la « Semaine de la Science » organisée par l'UM6P au sein de son campus de Benguerir du 12 au 16 février 2024, sous le thème « Transitions », s'est tenue une conférence portant sur l'intelligence artificielle. Ce domaine, très en vogue dans les pays du nord, suscite un grand intérêt, puisqu'il est enseigné à l'UM6P. Intitulée « Intelligence artificielle en transition », cette conférence a connu la participation d'anciens étudiants de l'UM6P, aujourd'hui doctorants dans des universités étrangères. L'intelligence artificielle est en constante évolution et s'impose de plus en plus dans notre vie quotidienne. La question qui convient donc de se poser, est quelles sont les contributions de l'intelligence artificielle dans le monde moderne ? À cet effet, le président du comité de pilotage UM6P collège of computing et professeur à l'EPFL, Rachid Guerraoui, dans une déclaration à la presse a souligné qu' « aujourd'hui à l'UM6P, nous avons assisté à quatre conférences sur les applications de ce qu'on appelle l'apprentissage machine learning ou l'intelligence artificielle dans des domaines clés, tels que la prédiction du climat, ou la fabrication de médicaments. On a aussi vu des applications dans d'autres domaines du type, comment capter l'énergie solaire pour des applications de notre quotidien ? » Et de poursuivre, « donc ce sont des applications que l'intelligence artificielle aujourd'hui peut rendre à différents secteurs commerciaux, y compris au citoyen lambda. Et j'espère que ce qu'on a vu ce matin pourra s'appliquer dans pas très longtemps au Maroc. Et je tiens à souligner que la présentation de ce matin a été donnée par des jeunes marocains qui excellent dans le monde de la recherche, qui sont dans les grandes universités MIT, EPFL, etc. Mais certains d'entre eux ont démarré ici à Benguerir. Certains d'entre eux sont allés aux quatre coins du monde et ils viennent parfois donner des conférences et des cours ici à l'UM6P et peut-être qu'ils reviendront en tant que professeurs au sein de l'université ». Quant au thème de cette semaine, Rachid Guerraoui a rappelé que « le sujet est le monde en transition et aujourd'hui nous débattons de l'intelligence artificielle en transition. Il faut voir que l'intelligence artificielle, c'est la capacité d'une machine à résoudre des problèmes que nous pensions réservés aux humains et à différentes époques de l'histoire. L'intelligence artificielle a résolu des problèmes que l'on considérait impossibles. La journée d'aujourd'hui est là pour quelque part signifier la nouvelle transition de l'intelligence artificielle dans tout un tas d'applications nouvelles ». Concernant l'éthique de l'intelligence artificielle, Rachid Guerraoui a déclaré que « les machines arrivent à manipuler de l'information et que tout le monde aujourd'hui est quelque part en face de ces machines. Les enfants passent énormément de temps devant ces machines et la question de l'éthique se pose parce qu'en manipulant les algorithmes qui produisent l'information, on peut manipuler les gens et on peut manipuler malheureusement relativement facilement des gens qui passent leurs journées devant leur écran, c'est donc une question très importante. La première, probablement, et la grande solution, c'est l'éducation. C'est-à-dire apprendre aux gens à mieux utiliser ou ne pas utiliser les réseaux sociaux, les informations qui viennent à droite et à gauche, etc. Quant à l'avenir de l'intelligence artificielle, le professeur a affirmé que « c'est extrêmement difficile de le prédire parce que dans l'histoire récente, à chaque fois qu'on a pensé que l'intelligence artificielle ne pouvait pas résoudre un problème, elle a fini par le résoudre. Quand je lui ai dit qu'elle a fini, ça veut dire que des ingénieurs ont eu l'intelligence d'écrire des algorithmes qui ont résolu des problèmes. Donc le futur est ouvert. Après, c'est à nous, humains, ingénieurs, parents, de conduire quelque part l'intelligence artificielle là où on veut. Ce qui n'est pas facile, mais c'est une tâche très importante ». Pour sa part, Ali Kettani, le directeur de l'UM6P college of computing a fait savoir que « cela est une très grande fierté de voir ces jeunes marocains au sommet de cette discipline, et pouvoir les recevoir ici c'est une inspiration pour nos étudiants. On espère que dans quelques années on pourra les voir aussi publier dans de grandes conférences ». « L'IA est un domaine qui avance assez rapidement. Je pense que nous avons l'élément le plus structurant, à savoir le capital humain. Nous avons des jeunes brillants avec des capacités et un potentiel incroyable. Nous avons d'excellents professeurs et donc nous développons cette science de la même manière qu'elle est développée dans d'autres grandes universités dans le monde. Notre objectif est que dans quelques années, nos étudiants n'aient rien à envier aux étudiants de MIT, de Stanford ou d'autres grandes universités ailleurs dans le monde ». L'un des intervenants de cette conférence, Oussama Boussif, ancien étudiant de l'UM6P et actuellement doctorant à l'université MILA de Montréal a indiqué que « mon travail se centre sur l'utilisation de l'IA en général pour la découverte scientifique. J'ai commencé comme domaine d'application dans la prévision météo. Mes travaux se concentrent sur l'irradiation solaire. C'est lié à l'énergie générée par les panneaux solaires. C'est un travail qui visait à être utilisé et déployé au Maroc, dans les stations à Ouarzazate. C'est le sujet de ma présentation ce matin, et je pense que ça aura du potentiel, adopter l'énergie solaire et diminuer l'utilisation des énergies fossiles, ce qui devrait contribuer à diminuer les effets du réchauffement climatique ». Et de conclure, « Cela contribuera à baisser le coût de l'énergie solaire et cela nous permettra d'utiliser cette énergie comme principale source. De plus, d'un point de vue écologique, l'utilisation de cette énergie émet moins de carbone et cela est bénéfique pour la planète. Et pour le Maroc c'est une véritable aubaine, car on pourra exporter notre énergie solaire, c'est vraiment du gagnant-gagnant ».