Dans l'ensemble des zones touchées par le séisme d'Al-Haouz, les élèves ont tous repris leur scolarité avec beaucoup d'enthousiasme et de motivation, faisant du retour en classe un moyen de se défaire des séquelles de ce tremblement de terre. Pour eux, réussir le parcours d'apprentissage n'est plus un projet personnel, mais un moyen d'honorer la mémoire de leurs proches avec qui ils nourrissaient des rêves et partageaient de grandes ambitions. Sous les tentes aménagées en écoles temporaires, les élèves semblent accepter ce que le destin leur a réservé. Dans leur esprit, la douleur a vite laissé place à l'optimisme et à la détermination, confortés en cela par le formidable élan de solidarité dont ont fait preuve les Marocains depuis le séisme et les multiples actions menées par les autorités publiques au service des populations des zones affectées. Khalid ait Lhoucine, élève en première année de l'enseignement secondaire, a perdu, dans la localité de Fijouka, son frère de 30 ans, qui était pour lui « un père, un ami, un modèle dans la vie ». Après l'affliction ressentie suite à cette perte, Khalid, a trouvé dans la reprise de sa scolarité dans la commune d'Asni une véritable « consolation », mais surtout une raison de plus pour s'investir davantage dans ses études. « C'était dur à encaisser mais je commence à accepter cette nouvelle situation. Que Dieu ait son âme. Il a laissé orpheline son unique fille de quatre ans. Si j'ai à lui promettre quelque chose, c'est de prendre soin d'elle et de poursuivre la conquête du rêve qui était aussi le sien, celui de devenir médecin », confie-t-il dans une déclaration à la MAP. C'est avec cette même détermination résolue que Sara Ait Lahcen, inscrite en deuxième année de l'enseignement secondaire, tente d'aller de l'avant après le séisme qui lui a fait perdre son grand-père, sa tente et deux autres membres de sa famille à Ighil, épicentre du séisme. Cette jeune fille débordante d'énergie dit vouloir transcender sa peine et s'accrocher à son rêve de devenir médecin ou enseignante. « J'ai repris mes études aussitôt cela a été rendu possible pour justement poursuivre la réalisation de mes ambitions », affirme-t-elle, estimant que le mieux à faire est de « tourner la sombre page du séisme au plus vite et ne pas se laisser hanter par la tragédie ». Zahra Ait Abdellah, 16 ans, deuxième année du Baccalauréat, préfère, elle aussi, « garder la concentration nécessaire pour réussir sa scolarité ». « Les mesures prises pour assurer la continuité de l'année scolaire dans les meilleures conditions possibles nous ont soulagé dans notre volonté de poursuivre nos études et parachever nos projets scolaires », souligne-t-elle. Le séisme d'Al Haouz, qui a secoué le 8 septembre plusieurs régions du Royaume, a certes laissé des séquelles dans les cœurs et les esprits des habitants des zones sinistrées, mais sans pour autant entamer leur volonté d'aller de l'avant, de s'accrocher à leurs rêves et de les réaliser.