Saoudi El Amalki Après trois ans d'éclipse due à la crise virale, Tiznit, bastion de l'orfèvrerie argentée, aura retrouvé enfin son festival traditionnel en apothéose et allégresse. Il constitue le point de mire de toute la population avoisinante et de nombre de contrées du royaume. Cette année encore, il se vêtit en blanc luisant, telle la mariée des noces, acclamée par les fervents de la joaillerie lunaire. Tiznit, fief de l'osmose merengue, ouvre ses portes aux visiteurs de tous bords, afin de permettre, une fois encore, le plaisir des sens et le partage des glamours. Pour cette liesse collective où trône le joyau galactique, les organisateurs du festival Timizar ( patelins au pluriel en tamazight), offrent un menu des plus exquis aux estivants, en quête de fraicheur du corps et du cœur, en ces moments caniculaires. En effet, l'association Timizar que conduit avec maestria, une équipe dynamique, à proposéaux foules massives, une ribambelle variée d'ingrédients où se mêlent, avec raffinement et savoir-faire, les aspects festif, social et cognitif. De nombreux exposants de ce précieux et ancestral bijou, aussi bien locaux qu'étrangers font étalage de leur prestigieux trésor. Ils viennent de nombre de pays pour s'adjoindre à la grande fête, munis de leur produit créatif respectif. Au-delà de ces expositions qui connaissent un engouement hors pair chez les populations prenant d'assaut ces espaces, joliment pavoisés pour la circonstance, les initiateurs font appel à des experts en la matière en vue d'animer des rencontres-débats autour des thématiques ayant trait aux produits du terroir, notamment le mouvement artisanal au Maroc, les conditions des artisans et la technique ancienne de ce bijou, très connue dans la région, au temps de la présence de la communauté juive en masse, côtoyant dans la liesse et la communion, son homologue confessionnelle. Un renvoi historique notoire des valeurs de la tolérance et de la coexistence dans cette terre béniteD'autre part, le grand public a droit également, chaque soirée, à des soirées artistiques qui font vibrer la scène du célébrissime espace du Méchouar. Des stars marocaines de l'art populaire et moderne , aussi bien Amazighophone qu'arabophone, évoluent sous les ovations nourries des citoyens euphoriques. Des têtes d'affichesmettront du feu dans les enceintes de cette splendide esplanade. Cependant, comme à l'accoutumée, le festival Timizar qui a donné le coup d'envoi de sa 11ème édition, le 23 au 28 août, sous le mot d'ordre central, « L'argenterie argentée : identité, créativité et développement », réserve une « surprise » qui n'en est plus une, puisqu'elle est déjà divulguée. Il s'agit, en fait ducélèbre instrument de musique Amazigh qui n'est autre que le RIBAB, dont font usage des sommités de la chanson de la région, notamment L'haj Belaid pour auquel on a rendu hommage lors de cette cérémonie surprise en reproduisant son personnage avec cet instrument vita. Histoire de rappeler à la génération montante les richesses du patrimoine de la région. Après le plus grand poignard en argent, le plus beau caftan argenté, la plus raffinée fibule, exhibées lors des précédentes manches, cette manifestation annuelle consacre ce traditionnel rituel la référence patrimoniale représentée par le concept de l'outil historique qui illustre aussi bien le design et l'usage de cet élément symbolique du passé. Ce chef-d'œuvre conçu par des techniques spécifiques très répandues dans ces lieux, sous la houlette de braves artisans auxquels on a rendu une vibrante pensée en guise reconnaissance et d'estime, lors de la séance d'ouverture à l'hôtel Idou Tiznit.