Après une intense bataille tactique pendant les 45 premières minutes, Manchester City a fait craquer la défense du Bayern Munich où Dayot Upamecano a été fébrile, pour prendre un bel avantage (3-0) en quart de finale aller de la Ligue des champions, mardi. Ni cette victoire, ni une possible qualification n'effacera le souvenir de la finale de C1 perdue en 2021 contre le Chelsea de Tuchel, mais Pep Guardiola a conforté son ascendant avec cette septième victoire en onze confrontations avec son rival. Et quelle victoire ! En se passant de Thomas Müller, Tuchel avait misé sur la vitesse mais la grande discipline dans le repli défensif de City a empêché quasiment toute transition rapide. Et sur les attaques placées, Manchester a réussi à toujours avoir un défenseur sur la route des Bavarois, à l'image du contre héroïque de Ruben Dias sur une frappe de Jamal Musiala au point de pénalty (25e). Défensivement, l'enjeu était évidemment de neutraliser la menace Haaland. La lourde tâche de le marquer revenait à Dayot Upamecano et le Français a rendu une copie décevante. Dès la 5e, il avait été trop facilement éliminé par son adversaire direct, qui n'avait cependant pas cadré sa frappe. Mais c'est surtout en seconde période qu'il a semblé perdre sa lucidité. À la 50e, hésitant trop entre une passe au gardien et un dégagement, il avait perdu la balle à l'entrée de sa surface, créant un moment de panique sans conséquence (50e). Puis, une nouvelle hésitation à la 70e, sous la pression de Jack Grealish, avait permis à l'Anglais de talonner pour Haaland qui a eu l'intelligence de piquer son centre au deuxième poteau pour la tête de Bernardo Silva lancé qui a catapulté le ballon dans les filets pour le 2-0. Avant cela, Haaland avait déjà été menaçant en pressant Yann Sommer sur sa ligne (14e) ou à la sortie d'une jolie combinaison, mais en écrasant trop sa frappe (22e). La récompense de la domination mancunienne était pourtant venue à la 27e par un superbe dribble de dégagement de Rodri à 25 mètres pour éviter le retour de Musiala, suivi d'une merveilleuse frappe enveloppée de son « mauvais » pied, le gauche, qui a terminé sa parabole parfaite dans la lucarne droite de Sommer (1-0, 27e) pour le premier but en C1 de l'Espagnol. Impuissant sur le but, le portier suisse a en revanche réalisé une parade réflexe du pied incroyable alors qu'il était au sol après un duel aérien avec Jack Grealish, pour empêcher Ilkay Gündogan de doubler la mise, sept minutes plus tard. L'altruisme de Haaland sur le 2-0 a été finalement récompensé quand un long centre a été dévié de la tête par John Stones dans la course du Norvégien qui a marqué de près son 45e but de la saison, un total qu'il n'avait jamais atteint (3-0, 77e). Sans un Sommer excellent dans les cages devant Ruben Dias (57e) ou une tête de Rodri (86e), l'ardoise aurait même pu être plus lourde encore pour les Allemands totalement dépassés en fin de match. Tuchel va avoir un immense travail pour les convaincre que la qualification reste possible au retour, d'autant qu'ils se sont créés très peu d'occasions franches, même si Ederson a brillé deux fois: sur une frappe de l'ancien de la maison, Leroy Sané, qui avait profité d'un mauvais alignement de John Stones (49e), avant de tenter sa chance de la même position que Rodri sur son but (54e). Marquer trois buts à la défense bleu ciel relèverait déjà d'un exploit, mais faire cela sans en encaisser serait presque un miracle.