Les montagnards ne se plaignent pas des chutes de neige, aussi nombreuses soient-elles, mais du peu d'intérêt accordé à la montagne marocaine, a souligné Mohamed Dich, coordinateur de la Coalition civile pour la montagne, lors d'une conférence de presse, organisée,mardi à Rabat, dans le cadre du plaidoyer menée par la Coalition. Au contraire, les montagnards accueillent toujours avec joie les chutes de neige, en dépit de tous les problèmes qu'elles leur causent, sachant que sans chutes de neige et de pluie les réserves hydriques stockées dans les montagnes et les forêts qu'elles abritent sont menacées. Selon le coordinateur national de la Coalition civile pour la montagne, les montagnards se plaignent plutôt de l'insuffisance des mesures publiques prises au profit de la montagne pour y lutter contre la pauvreté, dont le taux est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Tous les programmes gouvernementaux lancés avec l'appui de plusieurs volontaires n'ont pas suffi à réduire le taux de pauvreté dans ces régions reculées et la plupart du temps enclavées où le taux de pauvreté multidimensionnelle varie entre 15 et 80%, a-t-il indiqué. Mais ce qui est également paradoxal, c'est que la contribution de la montagne au PIB ne dépasse pas 5%, alors qu'elle abrite 62% des forêts nationales et emmagasine 58% des réserves hydriques du pays, a-t-il fait savoir. Il est donc indispensable d'accorder à la montagne marocaine l'intérêt qu'elle mérite pour la doter des moyens requis pour pouvoir participer à l'œuvre du développement du pays. Il est nécessaire surtout d'accorder aux montagnards tous leurs droits les plus élémentaires pour pouvoir contribuer à parts égales avec tous les Marocains à cette action, visant le développement du pays, a-t-il dit. Selon lui, la montagne doit cesser d'être synonyme de terroir de la misère en la dotant des moyens nécessaires à son développement. Pour ce faire, la Coalition civile pour la montagne appelle à l'adoption de la loi de la montagne pour doter le pays des instruments nécessaires à la promotion du développement des régions montagneuses et lutter contre leur marginalisation. Dans le cadre de son plaidoyer, la Coalition s'apprête notamment à présenter aux pouvoirs publics une pétition qui réclame l'adaptation des politiques et des programmes sectoriels pour en assurer leur convergence en ce qui concerne la montagne et les montagnards et la prise en compte du plan quinquennal (2022-2027) de l'ONU pour le développement durable de la montagne. Pour les activistes de la Coalition, les décideurs politiques sont appelés à déployer davantage d'efforts pour mettre en œuvre les législations les plus adaptées aux spécificités de la montagne dans le but ultime de parvenir à une politique publique dotée des ressources nécessaires pour la promotion de la situation de la campagne marocaine. Nonobstant tous les dommages et les problèmes de santé qu'elles ont causés aux montagnards et à leurs régions (isolement, manque d'approvisionnement en produits de consommation, de chauffage, paralysie de toutes les activités etc...,) et les victimes qu'elles ont faites, les dernières intempéries (chutes de neige et vagues de froidssuccessives) ont eu le mérite d'attirer l'attention, ne serait-ce que le temps d'une semaine ou deux, de l'opinion publique et des autorités sur la précarité et la misère de ces régions, d'après les activistes de cette Coalition. Au cours de cette rencontre, les activistes de la Coalition ont toutefois tenu à saluer les opérations de distribution d'aides alimentaires, de couvertures et de médicaments et les efforts menées par différents services pour l'ouverture des accès et des routes au profit des montagnards. M'Barek TAFSI