Très attendu à Paris après son succès en Provence, le Groupe acrobatique de Tanger vient de débarquer dans la ville des lumières avec son spectacle «Chouf Ouchouf» (Regarde et regarde encore!), un show acrobatique et artistique haut en couleurs «salué» par la critique et les médias hexagonaux. Pour cette escale parisienne, qui s'inscrit dans le cadre des soirées artistiques du festival «Quartier d'été» de la capitale française (14 juillet - 15 août), ce spectacle a réuni, trois jours durant, en plein air dans le prestigieux espace du Palais Royal, des centaines de spectateurs. Ils se laissaient volontiers transporter dans l'univers magique de l'acrobatie marocaine, à travers cette mise en scène singulière du duo suisse Zimmermann & de Perrot. C'est un public diversifié qui compte, outre les membres de la communauté marocaine ou encore les amoureux du Maroc, des touristes et des amateurs d'art, curieux de l'intérêt que suscite la troupe tangéroise auprès de la presse française depuis le début de sa tournée en France, il y a quelques semaines, d'abord à Avignon puis à Lyon. Bien que certains aient déjà eu un avant-goût du spectacle à la lumière des critiques publiées, ils ne seraient pas moins «bluffés» et «impressionnés» que les autres, «agréablement surpris» par la qualité des performances, exécutées avec brio par les douze acrobates marocains membres de la troupe. Ils évoluaient pour la plupart dans des cirques traditionnels, avant d'intégrer la troupe en 2003, une expérience qui leur a permis de donner libre cours à leur talent, aussi bien sur le plan sportif qu'artistique. Le show ne se résume pas, en effet, en une succession de numéros acrobatiques dépourvus de sens. C'est plutôt une cascade de scènes artistiques harmonieusement conçues pour plonger le spectateur directement dans l'ambiance de la vie à Tanger, ville qui a su concilier entre modernité et authenticité. Sur fond de musique locale ou occidentale, les artistes composent des figures époustouflantes, forment des pyramides humaines, s'accrochent en grappes, dansent, chantent, rient, s'affrontent autour de grands cubes mobiles. Ils arrivent facilement à recréer l'ambiance populaire de la ville du Détroit, ses habitants, son souk, sa médina et ses mosquées.