Recrue phare de Manchester City après deux saisons et demi à Dortmund, Erling Haaland accueille sans état d'âme son ancien club du Borussia mercredi (21h00) en Ligue des champions, à la tête de « Citizens » plus que jamais prétendants à la victoire finale. Douze buts en huit matches, ce sont les statistiques déjà étourdissantes du Norvégien depuis son arrivée chez les champions d'Angleterre. Attendu au tournant par la Premier League, il a confirmé les pires craintes de ses adversaires: déjà dix buts en six journées, auxquels s'ajoute un doublé lors de la première journée de C1, à Séville (4-0). Dans un groupe G qui compte aussi Copenhague, battu (3-0) par les Allemands et que City affrontera ensuite à deux reprises, les hommes de Pep Guardiola pourraient déjà prendre une belle option sur la qualification en cas de succès mercredi. Pour Dortmund, qui a alterné le bon et le moins bon en championnat, avec quatre victoires mais deux défaites, une contre Brême (3-2) en prenant 3 buts entre la 89e et la 95e alors qu'il menait 2-0, et un 3-0 à Leipzig samedi, ce match étalonnera les ambitions des Jaune et Noir cette saison. Cet été, le Borussia a dû laisser partir son jeune prodige norvégien (22 ans), fidèle à son rôle de club-tremplin, comme il l'avait été pour Robert Lewandowski, Pierre-Emerick Aubameyang, Ousmane Dembélé ou Jadon Sancho avant lui… et peut-être Jude Bellingham, l'été prochain. Le prix d'Erling Haaland, 60 M EUR environ, à savoir le montant de la clause libératoire inscrite dans son contrat, sous-estime nettement sa valeur et Dortmund est bien placé pour le savoir. Mais le vice-champion d'Allemagne a déjà tourné la page. « Bien que nous ayons toujours aimé Erling et qu'il ait eu du succès avec nous, la question (de son transfert, NDLR) était devenue un vrai fardeau dans le vestiaire, dans le club et dans son environnement », a récemment commenté le directeur sportif du club Sebastian Kehl dans une interview à Sport Bild. « En fin de compte, le moment du transfert était le bon pour les deux parties (…) Nous savions quel genre de joueur nous perdions et nous savions qu'il ferait la différence à Manchester City aussi », avait-il ajouté. Avec 86 buts en 89 rencontres avec le BVB, dont 62 en 67 rencontres de Bundesliga, il avait porté son club à bout de bras. Mais un club comme City ne peut pas reposer sur un seul joueur, fût-ce un extraterrestre comme Haaland. « Je comprends totalement pourquoi tout le monde parle d'Erling, mais on a six autres recrues et (…) tous les joueurs qui ont été amenés ici par le club nous rendent meilleurs », a souligné Pep Guardiola avant le match à Séville. Parmi elles figure d'ailleurs le défenseur suisse Manuel Akanji, autre transfuge de Dortmund. « Si tout repose sur les épaules d'Erling, on ne gagnera pas la Ligue des champions », a également averti le Catalan, à qui il n'a pourtant pas manqué grand chose ces deux dernières saisons pour offrir à City ce trophée après lequel il court depuis l'arrivée de ses propriétaires émiratis, en 2008. Déjà irrésistible sur le terrain, Haaland s'est en tout cas fondu tout aussi vite dans son nouvel environnement avec ses nouvelles exigences. « Jusqu'ici tout s'est bien passé. Vous pouvez le voir avec les buts et la façon dont on joue. C'est un système très compliqué. J'ai essayé de rentrer dans l'équipe et de l'assimiler aussi vite que possible (…) C'est un système sympa, vraiment compliqué, mais vraiment sympa », a-t-il expliqué à Telemundo Deportes, cette semaine, louant aussi sa relation avec Pep. « Je pense que c'est une sorte de mordu de football, comme moi (…) Il est dingue de football et il pense à tous les aspects du football et comment faire les choses encore mieux. C'est ce que j'aime chez lui », a-t-il savouré.