La tendance haussière des rapports hispano-marocains prend une tournure mirobolante, à mesure que les voisins frontaliers s'envoient des réciprocités en matière de promesses et d'engagements. Il serait dupe de croire que ce prompt revirement s'est fortuitement opéré, sans changement de contexte ni apparition de nouveaux paramètres. Ajouter à ces facteurs aussi objectifs que complexes, il conviendrait de reconnaître que, depuis un moment, on ne saurait passer sous silence, la métamorphose de la diplomatie marocaine, caractérisée par une rigueur et une intransigeance hors pair en vue d'instaurer des rapports équilibrés vis-à-vis de ses partenaires de l'Union Européenne, en particulier. Dans le même ordre d'idées, il est loisible de faire cas de son savoir-faire, devant le traitement souvent insidieux de la part de ses associés, empreints de dédain à son égard. D'autre part, il serait humble d'avouer que la vitalité de la diplomatie nationale n'a pris cet élan incitatif qu'après s'être confortée par les positions de ses alliés stratégiques, au soutien desquels la question du Sahara, n'est plus le maillon faible de sa politique extérieure. Il est fort probable que l'option du Maroc, relative à l'autonomie des provinces récupérées, sous sa souveraineté, adoptée à bras-le-corps, par l'instance onusienne et quasiment la totalité de la communauté mondiale, gagne beaucoup de terrain vers son parachèvement définitif. Il n'en demeure pas moins évident que toutes ces donnes déclenchées par le ralliement des Etats-Unis au côté de l'intégrité territoriale du pays, ont forcé la confirmation de sa justesse et favorisé le renoncement à sa dénégation au sein des nations dont les «inimitiés» récentes résonnent encore dans les airs. Aujourd'hui, l'Espagne, tout comme, il y a quelques temps, l'Allemagne et même la France dans l'affaire Pégasus, reprise de manière virulente à notre détriment par les médias tricolores, semblent se «prosterner» en stature blasphématoire, à l'égard de notre vérité cristalline comme l'eau de roche. Il va sans dire que le royaume qui leur paraissait, peut-être trop « inoffensif » et, de ce fait, aisément «abordable» s'est érigé en force âpre et incontournable dans l'équation régionale, par la sagesse et la fermeté de sa ligne de conduite, prônée par son Monarque et savamment relayée par sa diplomatie. Comment des Nations aussi puissantes comme l'Allemagne, l'Espagne ou la France se sont-elles «abdiquées», aussi froidement face à ce petit «poucet» de la Méditerranée, si ce n'est la prééminence de ses valeurs séculaires qui n'ont jamais cessé de l'habiter ? Et c'est tant mieux si les USA se décident actuellement à s'y joindre, tout en sachant qu'ils le font aussi pour leurs propres intérêts puisqu'ils ne sont pas sans savoir que la position géostratégique du pays de par son dynamisme et ses ressources sous maritimes, ne fait que tenter d'autres puissances telles que la Chine et la Russie avec lesquelles le Maroc entretient des relations privilégiées. Enfin, il est bien clair que le royaume tient beaucoup à son autonomie comme il compte également sur celle de son Sahara, tout en se gardant de mener subtilement un jeu de puzzle avec tous les pays de la planète, conformément aux exigences et velléités de l'ordre mondial !