Plus de 500.000 personnes ont quitté l'Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes depuis le déclenchement de la vaste offensive militaire russe jeudi, a tweeté lundi le Haut Commissaire de l'ONU aux réfugiés Filippo Grandi. Un décompte envoyé un peu plus tôt par les services de M. Grandi faisait état de 499.412 réfugiés recensés, dont 281.000 pour la seule Pologne. Depuis le début des violents combats qui opposent les troupes russes à l'armée ukrainienne, les civils tentent de rejoindre par tous les moyens les pays limitrophes pour se mettre à l'abri. En train bondés, en voiture et parfois à pied avec de maigres bagages, femmes et enfants essentiellement -les hommes en âge de se battre n'ont pas le droit de quitter l'Ukraine- sont pris en charge une fois la frontière traversée. La Hongrie a accueilli 84.586 réfugiés selon ce dernier décompte en date, la Moldavie plus de 36.000 et la Roumanie et la Slovaquie autour de 30.000 chacune. Quelque 34.600 personnes ont pu aller directement vers d'autres pays européens. Les citoyens ukrainiens sont exemptés de visa dans l'Union européenne et en Suisse notamment. Par ailleurs, le gouvernement britannique s'est attiré des critiques pour son manque de générosité pour accueillir les Ukrainiens qui fuient leur pays après l'invasion russe, en se montrant plus mesuré que ses voisins européens. Le Premier ministre Boris Johnson a annoncé dimanche que les Britanniques pourraient faire venir les membres de leur famille immédiate qui vivent en Ukraine, une mesure dont pourraient bénéficier « des milliers de personnes » selon ses services. Il a promis que le Royaume-Uni serait « très généreux envers les Ukrainiens », tentant d'effacer la polémique provoquée pendant le weekend par le secrétaire d'Etat à l'immigration Kevin Foster. Ce dernier avait souligné sur Twitter que les Ukrainiens pourraient être accueillis comme travailleurs saisonniers, soulevant l'indignation. Un dessin humoristique paru dans The Times montrait lundi la ministre de l'Intérieur demandant à une famille ukrainienne coincée dans un immeuble en flammes si elle était « disposée à cueillir des fruits », en échange d'une échelle pour la secourir. Les critiques de Boris Johnson, qui a aussi annoncé dimanche qu'il allait fournir à l'Ukraine une nouvelle aide humanitaire d'un montant de 40 millions de livres (48 millions d'euros), ont relevé la différence entre ses engagements et ceux de l'Union européenne qui soutient une protection temporaire aux Ukrainiens, qui leur permettrait de séjourner jusqu'à trois ans dans l'UE et d'y travailler. La députée travailliste Yvette Cooper a jugé « honteux » que le gouvernement décide d'accueillir uniquement les membres de la famille proche des Ukrainiens installés au Royaume-Uni. La Première ministre écossaise, l'indépendantiste Nicola Sturgeon, a plaidé sur le même réseau social pour « lever les exigences de visa pour tous les Ukrainiens cherchant à entrer au Royaume-Uni, comme le font les autres pays ».