Au cours de la semaine passée, la commission de l'urbanisme et de la protection de l'environnement de l'arrondissement de Charf-Mghogha (l'un des quatre arrondissements de la ville de Tanger) s'est réunie pour choisir les noms des rues du quartier Tanja Balia, avant de soumettre ce choix pour approbation (par un vote) lors de l'assemblée de l'arrondissement. Jusque-là rien d'anormal. Sauf que les noms des rues sélectionnés par cette commission a provoqué la colère des tangéroises et tangérois. Entre la rue calamar, celle de sardine et de merlan, les habitants de la ville et surtout du quartier en question, ne savent plus s'ils doivent en rire ou en pleurer. Tour d'horizon. Stupeur et tremblement après la diffusion des noms proposés par la commission en charge de nommer les rues du quartier Tanja Balia, comptant pour l'arrondissement de Charf-Mghogha. La commission chargée de l'urbanisme et de la protection de l'environnement de cet arrondissement a choisi les espèces de poisson pour nommer tout un quartier. À ce sujet, les tangérois ne manquant pas d'humour ont déclaré haut et fort qu'ils aiment le poisson, mais dans les assiettes plutôt que sur des plaques servant à nommer les rues. «C'est vraiment une honte. Vous imaginez votre rue s'appeler anchois ou pageot ? », se questionne Mourad, un habitant du quartier Tanja Balia. Et de poursuivre, « au début nous croyons qu'il s'agissait d'une blague, mais lorsque nous avons vu dans la presse un document de l'arrondissement avec les noms des rues proposés pour une partie de notre quartier, nous avons rapidement déchanté». «Nous sommes tous unanimes, nous refusons catégoriquement que ce projet soit approuvé lors de l'assemblée de l'arrondissement et souhaitons même que cette proposition ne soit pas présentée le jour du vote » a-t-il tonné. Jamila, une habitante du quartier en question a affirmé à son tour que « cela est un indicateur sur les compétences de nos élus. S'ils ne sont pas capables de trouver des noms décents à nos rues, comment vont-ils gérer l'arrondissement durant les six années à venir? «Rue requin, cela vous parait-il logique ? Et bien moi non. Pourquoi une ville qui a une histoire aussi riche, avec ses héros, ses martyres et ses illustres personnages va choisir des noms de poissons pour baptiser ses rues? C'est complétement insensé et incompréhensible», a-t-elle assuré. Il se trouve que cet avis est partagé par l'ensemble des tangérois. D'ailleurs, depuis deux jours maintenant, des montages des plaques des rues de Tanger portant des noms d'espèces de poisson inondent les réseaux sociaux. Le président de l'arrondissement de Charf-Mghogha, Abdelaziz Benazouz a fait une déclaration à la presse suite à ce buzz. Il a affirmé que ces noms de rues sont à l'image du quartier, puisque ce dernier est à quelques encablures de la mer, avant de conclure «maintenant il est temps de s'occuper des vrais problèmes de l'arrondissement, ceci est juste une vague de critiques qui va finir par se dissiper». André Gide disait, «ne prête à la louange qu'une oreille ; ouvre les yeux à la critique». À bon entendeur...salut.