Pour faire face à la 4ème vague Face à l'accélération de l'épidémie de Covid-19, la France ouvre ce mercredi la vaccination des enfants de 5 à 11 ans et invite à renforcer le recours au télétravail, espérant freiner la propagation du variant Omicron qui sera bientôt majoritaire. « Nous ouvrons aujourd'hui la vaccination pour les enfants, c'est officiel », a annoncé mercredi le ministre de la Santé Olivier Véran sur BFMTV-RMC. « Dans les heures qui viennent, dans la matinée, sur les sites de prises de rendez-vous en ligne vous aurez la catégorie +enfant 5-11 ans vaccination+ », qui se fera sur la base du volontariat, a-t-il poursuivi. En revanche, la dose de rappel ne sera pas élargie aux adolescents « pour l'instant ». Des enfants « à risque », susceptibles de développer des formes graves du Covid ou vivant avec des personnes immuno-déprimées, sont déjà vaccinés depuis le 15 décembre. Le gouvernement avait préparé les esprits depuis plusieurs jours à une généralisation à tous les enfants mais il attendait le feu vert de toutes les autorités concernées. C'est désormais chose faite, puisqu'après le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et la Haute autorité de santé, le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale a rendu mercredi un avis favorable. « Le contexte actuel de forte circulation virale renforce la nécessité de vacciner les enfants de cette classe d'âge sans plus attendre », écrit celui-ci. « Les enfants scolarisés en école primaire constituent en effet la population parmi laquelle le virus circule le plus ». Le ministre de la Santé a précisé les modalités de cette vaccination: « Il suffira de l'accord de l'un des deux parents », environ 350 centres seront dédiés à cette campagne, qui pourra aussi être assurée par les médecins de villes et pharmaciens dès la fin décembre. Le vaccin administré sera le Pfizer, avec un tiers du dosage d'un adulte. Selon une enquête de l'agence sanitaire Santé publique France menée début décembre, plus de la moitié des parents n'adhèrent pas à cette vaccination. Elle fait aussi l'objet de vifs débats scientifiques car les formes graves de Covid sont extrêmement rares dans cette tranche d'âge, alors que les vaccins peuvent avoir des effets secondaires sur le coeur, certes très peu fréquents. Avant de se lancer, la France souhaitait disposer des données de pays ayant déjà franchi le pas. Aux Etats-Unis, sur 7 millions d'injections, seuls 14 cas de myocardites ont été recensés, a souligné M. Véran. « A l'heure où je vous parle, près de 150 enfants sont hospitalisés pour forme grave liée au Covid », a-t-il également relevé pour illustrer un « bénéfice risque » en faveur du vaccin, y compris dans cette tranche d'âge. Quoiqu'il en soit, la vaccination des enfants arrivera sans doute trop tard pour prendre de vitesse le variant Omicron. Aujourd'hui responsable de 20% à 30% des contaminations en France, il sera majoritaire dans le pays « entre Noël et le Nouvel an », selon le ministre de la Santé. En raison de cette propagation fulgurante, le nombre de cas de Covid va fatalement encore augmenter. « On dépassera très vraisemblablement les 100.000 contaminations par jour d'ici à la fin du mois », a estimé le ministre de la Santé. Mardi soir, quelque 73.000 nouveaux cas ont été recensés en 24 heures. « Aucun pays ne va être épargné » par ce variant extrêmement « contagieux », a prédit Olivier Véran. « L'hôpital est en situation extrêmement compliquée, on se prépare tous (…) à voir déferler devant nous quelque chose de très fort », a mis en garde mercredi le directeur général de l'Assistance publique – Hôpitaux de Paris Martin Hirsch sur France Info. « Omicron est un sniper qui, dès qu'il a une cible devant lui, la tire donc il vaut mieux rester à couvert ». Face à la recrudescence de l'épidémie, le gouvernement tente d'accentuer sa riposte. Il vise ainsi la mi-janvier pour l'adoption de son pass vaccinal, soit plus vite que prévu. Il appelle aussi à « accélérer » le recours au télétravail. « Je demande aux entreprises de se préparer dès maintenant à renforcer le télétravail à la rentrée, donc le 3 janvier, avec une cible de trois jours minimum pour les postes qui le permettent, voire quatre jours quand c'est possible », a déclaré la ministre du Travail, Elisabeth Borne sur Europe 1 mercredi. En revanche, le gouvernement n'envisage pas pour l'instant d'introduire un pass sanitaire sur les lieux de travail. « On ne sait pas ce que sera la situation dans 10 jours et les éventuelles mesures qu'on devrait être amenés à prendre », a toutefois souligné Elisabeth Borne.