Entretien avec David Pieslak, fondateur de Royal Gasby Dans le cadre de la présentation du projet Royal Gasby, une initiative qui vise à mettre en lumière l'artisanat ancestral africain aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale; la rédaction Al Bayane s'est entretenue avec David Pieslak. Les détails. Romuald Djabioh Al Bayane : Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet? David Pieslak : Royal Gasby est un projet basé sur l'artisanat ancestral africain. Ce dernier sera axé sur deux structures : une école artisanale ancestrale d'Afrique avec pour but de former les artisans africains, mais aussi de transférer et fusionner les savoir-faire entre chaque pays d'Afrique. Il permettra également de pouvoir s'allier entre tous les pays d'Afrique pour apporter un nouvel artisanat avec une base ancestrale dans l'optique d'exporter le savoir-faire dans le monde entier, pour présenter à tous les acteurs mondiaux notre nouveau model économique et de développement. Quelle est la visée recherchée? Pour être on ne peut plus clair, il est question ici de pouvoir apporter une pierre à l'édifice pour inverser la courbe du chômage. Il englobe énormément de secteurs, de domaines qui permettront d'en faire une éclosion du développement de l'Afrique dans tout son ensemble. Aujourd'hui, un essor ne s'arrête pas seulement que sur un sujet. De ce fait, nous allons le prendre afin de le développer entièrement sur toutes ses formes. Il permettra aussi de réinsérer les jeunes dans le monde du travail : qu'ils aient fait de la prison, qu'ils soient illettrés ou qu'ils ne soient jamais allés à l'école ; nous allons les inclure dans le centre de formation. Ils seront ensuite suivis par nos équipes pour leur apporter l'employabilité ou bien sûr, leur permettre de créer leurs propres entreprises. L'Afrique en elle-même manque formellement d'initiatives visant à la création d'entreprises. On a de nos jours, très peu de personnes qui se lancent sur le marché de l'entreprenariat. Nous souhaitons changer la donne. Qu'est-ce qui justifie le choix de ce projet? Et pourquoi l'Afrique? Les richesses de l'Afrique sont nombreuses. Elles sont exportées et exploitées par le monde entier. Cependant, il y a un déséquilibre en termes d'équité. D'où l'on se pose la question de savoir comment est-ce possible que nous prenions nos richesses, les revendons à l'étranger sans pour autant que nous-mêmes ne puissions en bénéficier significativement ? A cette interrogation parmi tant d'autres, se pose tout simplement la problématique du manque de formation. En outre de cela, il faut également souligner que le continent africain est le berceau de l'humanité et l'avenir du monde. L'on se doit donc aujourd'hui, d'investir davantage professionnellement, financièrement pour pouvoir exploiter les ressources et les repartir équitablement. De fait, il est important que nous bougions. Pour paraphraser John Fitzgerald Kennedy, il disait à l'époque qu'au lieu de se demander ce que le pays peut faire pour vous ; il faut plutôt se poser la question de savoir ce que vous pouvez faire pour le pays. De nos jours, les africains sont assurément motivés dans l'ombre, ils ont envie de se développer. Sauf qu'ils n'ont pas cet espoir, ils n'ont pas suffisamment des connaissances pour valoriser leurs propres richesses. C'est la raison pour laquelle je me suis appesanti sur l'Afrique. Comment l'artisanat peut-il être considéré tel un levier de développement pour l'Afrique? Pourquoi les gens vont-ils en Afrique ? Parce qu'ils trouvent des choses qu'ils ne trouveront nulle part ailleurs. L'artisanat africain est la base : c'est le nerf de la guerre de l'Afrique et son image. Lorsque les gens y vont, quels sont les endroits qu'ils visitent en premier ? Ce sont les marchés artisanaux, les lieux touristiques où la culture africaine est mise en exergue. Ce qui revient à dire que l'être humain en lui-même est attiré par le savoir-faire. Le musée de la Mosquée Hassan II du Maroc l'illustre parfaitement : c'est le plus grand et le plus beau d'Afrique. Il bénéficie de cette distinction du fait de l'art ancestral qui y a joué un rôle prépondérant. Il est tout à fait normal que cela soit considéré comme un levier de développement, en ce sens que nombre de touristes d'ici ou d'ailleurs le visitent...La valorisation de l'artisanat ancestral africain est notre priorité. Quels sont les différents acteurs concernés par cette initiative? Les acteurs concernés par ce projet sont le peuple et le gouvernement. Le peuple en premier lieu dans la mesure où c'est lui qui va permettre que cette initiative puisse bénéficier davantage à la population de masse, notamment sur le plan économique que social...Ensuite, il y a le gouvernement : les autorités compétentes qui devraient nous accompagner sur nombre de plans : administratif, technique…Sans l'apport des dirigeants, le projet ne pourrait aboutir. Nous sommes complémentaires et l'objectif est de faire un bloc afin d'avancer ensemble…