Champion du monde de MotoGP pour la première fois, Fabio Quartararo rêve de « regagner un titre » et « d'être considéré comme une légende dans le futur ». Sur sa route, il devrait trouver Francesco Bagnaia et Marc Marquez. « Je pense qu'on a les capacités pour le faire », estimait le Français de 22 ans après son sacre dimanche. En trois saisons dans l'élite, le pilote Yamaha a acquis une « vitesse » et une « régularité » essentielles mais, surtout, le « calme » qui lui manquait jusque-là quand les choses n'allaient pas dans son sens. Les deux derniers Grands Prix, alors que l'échéance se rapprochait, lui ont aussi donné « l'expérience de la pression ». « Si je suis de nouveau dans une situation comme ça, ça va m'aider de savoir que je l'ai déjà vécu et que ça s'est bien passé », dit-il. Un autre qui a pris de l'expérience cette année est son dernier rival au championnat, l'Italien Francesco « Pecco » Bagnaia (Ducati), 24 ans et également trois saisons en MotoGP. C'est sa chute dans les derniers tours du GP d'Emilie-Romagne, alors qu'il attaquait pour gagner et garder une maigre chance de sacre, qui a couronné Quartararo à deux manches du terme. En 2020, remarquait-il, « j'ai terminé 16e du championnat. Sauf deux courses, je n'ai jamais été devant. Donc 2021 était une année pour apprendre, pas pour gagner. Je serai mieux préparé l'an prochain. » On veut bien le croire, au vu du cap franchi par l'Italien depuis la trêve estivale, avec quatre pole positions consécutives et ses deux premières victoires. Il dispose aussi, avec Ducati, de la moto la plus puissante sur la grille. « Tout le monde sait ce que nous devons améliorer: avoir plus de chevaux », rappelle d'ailleurs Quartararo. « Avec plus de chevaux, je pense que Yamaha aurait la meilleure moto. » En gagnant en Emilie-Romagne, Marquez également a franchi un cap vers un retour à son meilleur niveau, celui qui lui a permis d'être titré en 2013, 2014, 2016, 2017, 2018 et 2019 en MotoGP, avant de se blesser gravement au bras droit en 2020. Revenu à la compétition en avril 2021, l'Espagnol de Honda a depuis gagné trois courses. Mais les deux premières (Allemagne, Amériques) se déroulaient sur des circuits moins exigeants pour son bras droit car tournant principalement vers la gauche. A Misano, par contre, il y a une majorité de virages à droite. « C'est ma victoire la plus importante de l'année », clame donc Marquez, 28 ans. « On a toujours des difficultés mais les progrès sont là, ça me donne confiance. » Et l'Espagnol de promettre d' »essayer de poser des difficultés (à Quartararo) l'an prochain. » « J'espère bien ! », répond l'intéressé. « On a des choses à finir lui et moi, des bagarres que je n'ai pas pu gagner. J'espère en refaire l'année prochaine. Ce sera un favori pour le titre. » Interrogé par AutoHebdo sur les principaux adversaires de son protégé en 2022, le manager de Quartararo, Eric Mahé, cite Marquez et Bagnaia, mais aussi l'impressionnant « rookie » Jorge Martin (Ducati-Pramac). Sans un lourd accident en avril, l'Espagnol avait probablement plus sous la pédale que trois poles et trois podiums, dont un succès. « Le duo Raul Fernandez/Remy Gardner, qui arrivera l'an prochain (chez KTM-Tech3 depuis la Moto2, où ils se battent cette année pour le titre, ndlr), est aussi très intéressant: don naturel pour Raul et agressivité pour Remy », termine Mahé. Le futur retraité Valentino Rossi, que Quartararo a remplacé début 2021 au sein de l'écurie d'usine Yamaha, pense également que Fabio « peut ouvrir un cycle ». « Mais avec Franco Morbidelli (dont Rossi a soutenu la carrière, ndlr) comme coéquipier, ils vont se pousser. Ce sont deux pilotes très forts, il va y avoir du travail pour gérer tout ça », ajoute-t-il. L'Italien de 26 ans a en effet montré de belles promesses en devenant vice-champion du monde en 2020. Blessé à un genou cette année, il n'a pas pu donner sa pleine mesure.