Khalid Darfaf La grogne contre le ministère de l'Education nationale prend de l'ampleur dans la ville d'Essaouira. En fait, la décision de transfert de «l'Etablissement de l'Eveil artistique et littéraire-Hassania II» relevant de la direction provinciale du département de tutelle, au secteur privé a suscité une vive condamnation de la population locale et associations syndicales. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, un sit-in de protestation a été organisé vendredi 17 septembre 2021 et qui a connu la participation d'une dizaine de parents d'élèves et militants syndicaux. Dans un communiqué rendu public, la section locale de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves au Maroc (FNAPEM-Essaouira) a jugé que cette décision, sans précédent, prise par le département de Saïd Amzazi constitue un «coup dur contre l'école publique voire une atteinte à la gratuité de l'enseignement, basé sur l'égalité des chances». Selon la même source, «une telle décision s'inscrit aux antipodes des objectifs de la réforme fixés par le ministère et reflète, en outre, la grande influence de certains lobbys au sein d'un secteur vital». Abondant dans le même ordre d'idées, le communiqué de la FNAPEM-Essaouira, tout en dénonçant le fait que le ministère s'est soustrait à ses responsabilités, en offrant cet établissement comme cadeau dans la cadre d'une transaction qui relève de la rente, a fait savoir qu'une somme d'argent considérable a été mobilisée pour l'aménagement et l'équipement de cet institut public. Cela étant, que cette transaction donne lieu à une dilapidation des deniers publics, souligne le communiqué. En attendant des explications du ministère de l'Education nationale, l'opinion publique dans la ville d'Essaouira s'interroge sur le timing de la transaction et ses visées qui vont à l'encontre du nouveau modèle de développement. D'autres dénoncent le fait que le département de tutelle a pris la décision en catimini et ce sans concertation avec les acteurs concernés. Afin de faire face à une telle situation, FNAPEM-Essaouira s'est revendiquée le droit de se constituer en partie civile, en appelant tous les partenaires, les acteurs de la société civile, les organisations des droits de l'Homme, les partis politiques et les syndicats, entre autres, à se mobiliser davantage pour la défense de l'école publique.