Marché des capitaux et secteur bancaire Par Fairouz EL Mouden Le secteur financier marocain affiche une bonne résilience faces aux différents chocs liés à la crise sanitaire de la Covid-19. Le constat a été fait lors de la réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS). La bonne résilience reste attribuable au respect des exigences réglementaires et à l'assise confortable en termes de fonds propres et à la non distribution des dividendes. Ce n'est pas tout. Le secteur reste conforter par un niveau de risque faible pour la stabilité financière. Les indicateurs de surveillance révèlent une résilience avérée des secteurs bancaires, assurantiel, des infrastructures de marchés financiers et du marché des capitaux, a confirmé le CCSRS mardi dernier. En effet, malgré la conjoncture de crise induite par la pandémie du coronavirus, l'exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib (BAM) sur la base des projections économiques de juin 2021 affirme la bonne capacité des banques à faire face au choc de la Covid-19 et à maintenir le respect des exigences réglementaires. Les banques marocaines profitent de bons matelas en fonds propres et du respect des recommandations de la Banque centrale de non distribution des dividendes. Le secteur des assurances fait par ailleurs, montre de résilience et solidité de ses techniques fondamentales. L'on parle d'une croissance de 1% des primes émises : 45,1 milliards de dirhams (MMDH). Le régime obligatoire de couverture des conséquences d'événements catastrophiques qui a généré un volume de primes de 476,7 millions de dirhams (MDH). Du côté de l'activité financière du secteur des assurances sur le marché boursier, la performance a été fortement impactée par le contexte de la crise sanitaire. « L'actif des entreprises d'assurances reste fortement exposé à la poche « actions » entrainant un recul du solde financier », indique le comité de coordination et de surveillance des risques systémiques. Ainsi, malgré la bonne performance de la marge d'exploitation, le résultat net a baissé de 21% pour se situer à 2,9 milliards de dirhams. Parallèlement, le rendement des capitaux propres (ROE) a baissé en 2020 pour s'établir à 7,3%. En termes prudentiel, la marge de solvabilité est en légère baisse. Une baisse qui se situe encore au dessus du seuil réglementaire. En conséquence, le risque de souscription, ne couvrant à ce jour que l'excédent de la marge, devrait enregistrée un repli significatif « avec le passage vers le régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques qui couvriront une plus large palette de risques auxquels le secteur des assurances est exposé », indique le communiqué. Toutefois, les effets de la crise sanitaire sur le portefeuille actions et immobiliers restent faibles et annoncent encore une fois une bonne résilience des entreprises d'assurances. Quant au secteur de la retraite, le comité a fait part d'une situation financière difficile. Une situation aggravée par l'importance de leurs dettes implicites et par l'épuisement de leurs réserves à divers horizons. Il faut rappeler que la réforme systémique de la retraite dans le cadre d'un régime à deux pôles avance bien et devrait permettre d'instaurer une tarification équilibrée. Et éventuellement résoudre le problème des équilibres financiers des différentes caisses de retraite. Le comité a enfin, fait le point sur l'état d'avancement des actions inscrites dans la feuille de route relative à la mise en œuvre des recommandations du GAFI (Groupe d'action financière) et du GAFIMOAN (Groupe d'Action Financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord) en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) dans le secteur financier.