Karim Ben Amar Les services consulaires marocains, dès le début de la pandémie ont fait preuve d'un véritable don de soi, et cela dans les quatre coins du globe. Dans certains pays, les consulats se sont même chargés des frais de logement de nos compatriotes restés bloqués en nombre, loin de chez eux. Comme rapporté précédemment par Al Bayane, notre corps consulaire faisait parvenir même de la nourriture aux marocains. Mais depuis quelques temps, les marocains résidents à l'étranger ou les touristes se plaignent d'un manque d'informations de la part de nos consulats. C'est le cas en Egypte où de nombreux marocains sont bloqués au Caire malgré un passeport valide et un billet d'avion le Caire-Doha-Casablanca. Pour justifier le refus à nos ressortissants d'embarquer, les services aéroportuaires avancent de nombreuses raisons. Les détails. Au bord de la dépression. C'est le ressenti de nos ressortissants marocains bloqués dans la capitale égyptienne. Depuis la réouverture partielle des frontières, les refus à nos ressortissants d'embarquer sont enregistrés tous les jours à l'aéroport international du Caire. De nombreux marocains sont littéralement bloqués, malgré un passeport en cours de validité, un billet d'avion valable et un test PCR négatif. C'est le cas de Fatima-Zohra Dghoghi, marocaine établie entre le Caire et Tanger. Voilà plus de dix jours qu'elle se fait recalée au moment de l'embarcation, et à chaque fois pour une raison différente. «La semaine dernière, les services aéroportuaires m'ont interdit d'embarquer. La raison avancée : un défaut de présentation de réservation d'hôtel». Et d'ajouter, «je suis marocaine et je ne détient pas d'autre nationalité. Logiquement, pour rentrer dans mon pays, je n'ai pas besoin d'une réservation d'hôtel puisque mon domicile est au Maroc». Malgré cela, notre interlocutrice, après avoir raté son premier vol pour défaut de présentation de réservation d'hôtel, a payé un supplément (150 euros) pour pouvoir embarquer dans un prochain vol à destination de Casablanca. Mais jusque-là, nos services consulaires ne sont en rien responsables des désagréments vécus par nos ressortissants. Fatima-Zohra Dghoghi nous a affirmé que par la suite, des marocains vivant en Egypte lui ont assuré qu'il fallait aussi un papier délivré par le Consulat du Maroc au Caire pour pouvoir quitter le territoire égyptien. C'est à partir de là, et après avoir raté son premier vol, que notre source s'est rendue au consulat du Maroc au Caire pour récupérer ce papier. Sans ce précieux sésame, il est donc impossible de quitter l'Egypte. « Je me suis rendu au consulat du Maroc pour récupérer ce document, sans lequel je ne peux quitter l'Egypte. Une fois sur place, une dame travaillant au consulat m'a assuré qu'il n'y avait nul besoin de ce document pour embarquer et que les marocains auteur de ces certitudes ne sont pas au fait, vu qu'il ne travaillent pas au consulat», a-t-elle déclaré. Mais voilà qu'une fois à l'aéroport du Caire, et après présentation de tous les documents nécessaires pour le voyage (passeport, billet d'avion, test PCR, réservation d'hôtel), les services aéroportuaires ont réclamé le papier délivré par le consulat, sans lequel, aucun ressortissant marocain ne peut embarquer. «Lorsque on m'a annoncé que je ne pouvais pas prendre mon vol pour défaut de présentation du papier délivré par le consulat, je suis tombé de haut. J'ai été profondément déçue par nos services consulaires qui m'ont finalement induit en erreur, et m'on fait perdre de l'argent mais surtout du temps », a-t-elle tonné l'air dépité. « Le pire c'est que je me suis déplacée jusqu'au consulat pour me procurer ce document, mais le corps consulaire m'a assuré que ce document n'existe que dans l'imaginaire de nos ressortissants. C'est pour vous dire oh combien ma surprise a été grande lorsque l'on m'a interdit d'embarquer », a-t-elle confié. Ce lundi 7 juin, Fatima-Zohra Dghoghi s'est une fois de plus déplacée au Consulat du Maroc au Caire pour expliquer sa situation pesante. Reçue par le consul, ce dernier lui a fait savoir que le consulat ne délivre aucun document autorisant les ressortissants marocains à quitter le territoire égyptien. Le fonctionnaire a même avancé que «pour quitter l'Egypte, il suffit de présenter l'autorisation de quitter le territoire (marocain) ». « Comment un document daté et délivré par un agent d'autorité opérant dans une préfecture de police au Maroc peut permettre à un ressortissant marocain de quitter un pays étranger», se questionne à raison notre interlocutrice. Enfin, notre source assure que le consulat délivre un document permettant aux ressortissants marocains de quitter l'Egypte, «le 6 juin, date prévue de mon vol retour, de nombreux compatriotes m'ont montré à l'aéroport le fameux document délivré par le consulat du Maroc. Le souci c'est que sur place, le chef de la représentation consulaire m'a affirmé le contraire», conclut-elle.