Farid Mezouar – Pourquoi des entités publiques ont recours à la gestion déléguée ? La gestion déléguée répond souvent à une contrainte financière et/ou technique. En effet, pour la contrainte financière, l'Etat ou les collectivités locales peuvent opter pour ce modèle économique où le partenaire apporte un financement quasi-complet de l'investissement. Dans ce cadre, l'arbitrage est au niveau de la soutenabilité de la levée de la dette par les entités publiques ainsi que par la comparaison du coût de l'endettement avec celui de la gestion déléguée. Quant aux contraintes techniques, il s'agit souvent du transfert du savoir-faire dans un domaine où les compétences locales sont assez rares surtout quand l'actif délégué fait partie d'une nouvelle activité (ex: Tramway). – A-t-on une idée sur la rentabilité des délégataires ? Oui car certains délégataires sont cotés. Ainsi, récemment, Taqa Morocco a annoncé un CA consolidé 2021 T1 en hausse de 1,5% à 1.912 MDH. De même, Taqa a enregistré une hausse du résultat d'exploitation consolidé de 35,7% à 634 MDH au 31 mars 2021. Ainsi, le taux de marge opérationnelle consolidé est en augmentation à 33,2% au 31 mars 2021 contre 24,8% au 31 mars 2020. Enfin, le Résultat Net Part du Groupe au 31 mars 2021, a augmenté sensiblement de 51,4% à 229 MDH. Aussi, l'endettement net consolidé a enregistré une baisse de -22,8% à 7.458 MDH. – Quel est le parcours boursier des sociétés de gestion déléguée ? La filiale de Suez, Lydec, a un flottant de près de 17%. Son cours affiche une variation annuelle de -12,6% en 2021 car les investisseurs sont restés sur la perte annuelle 2020 de -43 MDH causée par une provision clients de 129 MDH à cause des risques de solvabilité. Aussi, Lydec n'a pas encore publié ses chiffres au premier trimestre. Quant à Taqa Morocco, le flottant est de 14% tandis que le cours affiche une performance annuelle de 11,6%. (Directeur exécutif de flm.ma)