Journée internationale de la sage-femme, 5 mai Ouardirhi Abdelaziz Tous les ans en date du 5 mai, à lieu la Journée mondiale de la sage-femme. Il s'agit du plus beau métier du monde. Cependant, cette profession reste encore peu ou mal connue du grand public. Cette journée semble de fait l'occasion de découvrir non seulement ce noble métier, mais aussi le moment pour le plus grand nombre, de rendre hommage à ces femmes qui y travaillent. La Journée mondiale de la sage-femme prévue chaque 5 mai, constitue pour nous, une occasion idoinepour renseigner nombre de citoyens(e) sur la richesse de cette noble profession, la formation y afférente et les compétences nécessaires pour la pratiquer. Investir dans la profession de sage-femme Le thème de cette année est tout à fait opportun puisqu'il coïncide avec la sortie du rapport 2021 sur l'état de la pratique sage-femme dans le monde (SoWMy). Co-dirigé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l'Organisation mondiale de a santé (OMS) et la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), le rapport 2021 sur l'état de la pratique sage-femme dans le monde, fournit des données probantes actualisées et une analyse détaillée sur l'impact des sages-femmes dans les résultats de santé maternelle et néonatale et le retour sur investissement elles. A travers ce prisme, l'ICM mènera des efforts continus et accrus pour montrer l'importance de ces dernières, car elles sont cruciales dans l'amélioration de la qualité des soins maternels et néonatals, et dans la fin des décès maternels et néonatals évitables, ainsi que pour atteindre les ODD 3.1 (réduire le ratio de mortalité maternelle mondiale à moins de 70 pour 100 000 accouchements en vie d'ici 2030). La sage-femme, un pilier dans lutte contre la mortalité maternelle Au Maroc, cette profession a évolué de manière constante depuis les années 70 où la formation a connu une profonde restructuration, où ladite spécialité nécessitait la formation au niveau de l'école des cadres du ministère de la Santé. Cette formation a permis aux futures femmes de la santé d'acquérir de très gendres connaissances : un savoir, savoir-faire et savoir-être qui sont reconnus au niveau national et international. En effet, nos sages–femmes sont compétentes, qualifiées, très expérimentées et accompagnent chaque année, la naissance de 700.000 Marocaines et de Marocains. Par leurs savoirs, les sages femmes contribuent à réduire la mortalité maternelle. Elle est passée de 112 décès pour 100.000 naissances à 72 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. Une formation de haut niveau Une sage-femme est une personne qui a suivi un programme de formation reconnu par l'Etat, qui a réussi avec succès les études afférentes et a acquis les qualifications nécessaires pour être reconnue ou licenciée en tant que sage-femme. Dans le cadre du système LMD mis en place par le ministère de la Santé pour valoriser la profession de santé, plusieurs sages-femmes ont réussi avec succès leur formation de master, et la première promotion de sages-femmes docteures de l'Université Hassan Ier de Settat a vu le jour en 2020. Des compétences reconnues Grace à ses compétences, la sage-femme doit être en mesure d'assurer la supervision et de donner les soins et conseils nécessaires, à la femme enceinte, en travail et en période post-partum, d'aider lors d'un accouchement sous sa propre responsabilité et prodiguer les soins au nouveau-né et au nourrisson. Ces soins incluent des mesures préventives, le dépistage des conditions anormales chez la mère et l'enfant, le recours à l'assistance médicale en cas de besoin et l'exécution de certaines mesures d'urgence si la situation l'exige. Outre toutes ces actions, elle joue un rôle important en éducation sanitaire, non seulement pour les femmes, mais aussi pour la famille. Son travail commence avant l'accouchement. Il doit inclure l'éducation prénatale et la préparation au rôle de parent, et doit s'étendre dans certaines sphères de la gynécologie, de la planification familiale et des soins à donner à l'enfant. 5.000 sages-femmes Au Maroc, les sages -femmes pratiquent dans le secteur public, aux niveaux des hôpitaux et des maisons d'accouchements, mais elles exercent aussi leur métier dans le secteur privé, les cliniques et les cabinets et ce conformément au décret n° 2.19.794 portant application de la loi n° 44.13 relative à l'exercice de la profession de sage-femme. De nos jours, celles qui ont suivi une formation spécialisée dans le domaine, qui ont une qualification, un diplôme y afférent, sont au nombre de 5.000 pour l'ensemble des formations sanitaires publiques. C'est un chiffre qui se passe de tout commentaire. Surtout lorsqu'on sait que pour les 700.000 accouchements annuels, il n'y a que 4 sages-femmes pour 1.000 naissances, alors que les normes de l'OMS préconisent 175 accouchements par sage-femme/an. Il y a pénurie et le ministère de la Santé n'arrive pas à former plus de 500 sages-femmes chaque année dans les instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS). On comprend dès lors mieux pourquoi les sages femmes diplômées (licence-master-doctorat) sont très recherchées. Elles le sont de par les compétences dont elles font montre. Cette reconnaissance pour la plupart desdites compétences est un signe de bonne vitalité et l'on se doit d'être fière et reconnaissant envers toutes ces sages-femmes, qui font le plus beau métier du monde. Celui qui consiste à assister les femmes enceintes, les soutenir, les encourager et leur permettre d'accoucher dans les différentes maternités du Maroc, que ce soit dans le secteur public que privé, dans d'excellentes conditions de sécurité pour le nouveau-né et pour sa maman. Pour tout cela, nous disons à nos sages-femmes merci.