Farid Mezouar* Quel est le dernier fait marquant de la finance marocaine? La loi régissant le Crowdfunding vient d'être publiée au Bulletin officielune , permettant ainsi son entrée en vigueur de manière officielle. Naturellement, il faudra encore attendre certains décrets et circulaires avant l'entrée en vigueur opérationnelle du Crowdfunding. Ainsi, le Maroc va enfin s'insérer dans ce nouveau mode moderne de financement qui s'est développé aux Etats Unis dès 2007 puis en Europe à partir de 2009. Quelle est la particularité du Crowdfunding? Ce mode de financement est à mi-chemin entre le micro-crédit et le capital-risque avec une touche moderne de marketing qui rassemble une communauté d'investisseurs ou de donateurs autour d'un projet, d'une entreprise ou d'une cause. Cette forme de financement est adaptée aux start-up et/ou aux TPE. Aussi, pour le schéma retenu au Maroc, grosso-modo, la collecte des fonds devra se faire via une plateforme électronique de financement collaboratif (PFC) qui est gérée par une société de financement collaboratif. C'est BAM qui va superviser et agréer les prêts et les dons collaboratifs tandis que l'AMMC aura la tutelle sur les investissements en capital. Est-ce que le Crowdfunding va concurrencer la Bourse? Absolument pas. En effet, des limites ont été fixées car le montant maximal levé par chaque projet, ne peut dépasser 10 MDH par an (20 MDH au total). Aussi, un montant maximal de contribution par projet et par année civile d'une personne physique, sera fixé par un texte réglementaire. Par ailleurs, cette loi est surtout un texte juridique qui cadre les relations d'investissement via le net entre les porteurs de projets et les épargnants, sans enfreindre le cadre juridique de l'appel public à l'épargne, de la loi bancaire et de celle des dons. *(Drecteur exécutif de flm.ma)