Le chirurgien de Diego Maradona, visé par une enquête pour homicide involontaire après le décès de l'idole du football, d'une attaque cardiaque, s'est défendu dimanche en évoquant avec beaucoup d'émotion, ses efforts pour aider «un patient ingérable». La police a perquisitionné dimanche le cabinet et le domicile du Dr Leopoldo Luque à la recherche d'éléments sur une éventuelle négligence professionnelle, selon le parquet de San Isidro, près de Buenos Aires. L'enquête a été déclenchée par les déclarations de Dalma, Gianinna et Jana, trois filles de Maradona, sur la manière dont le problème cardiaque de l'ancien footballeur a été géré dans sa résidence de Tigre, au nord de la capitale argentine. «Vous voulez savoir de quoi je suis responsable ? De l'avoir aimé, de m'être occupé de lui, d'avoir prolongé sa vie, de l'avoir améliorée jusqu'à la fin», a déclaré le Dr Luque en conférence de presse télévisée, entre deux sanglots. Le Dr Luque, âgé de 39 ans, se considérait comme «un ami» de Maradona et le voyait «comme un père, pas comme un patient». Il ne sait pas pourquoi il n'y avait pas de défibrillateur en cas d'attaque cardiaque dans sa résidence de Tigre, et il a bien indiqué qu'il n'était pas son médecin traitant. «Je suis neuro-chirurgien», a souligné le Dr Luque, qui avait opéré Maradona d'un hématome au cerveau le 3 novembre. «Je suis la personne qui s'occupait de lui (depuis l'opération). Je suis fier de tout ce que j'ai fait. Je n'ai rien à cacher. Je suis à la disposition de la justice», a ajouté le Dr Luque. Maradona est décédé le 25 novembre d'une crise cardiaque, dans son lit. Il était «ingérable», selon le Dr Luque. «Il aurait dû aller dans un centre de rééducation (après son opération). Il n'a pas voulu, et il ne voulait pas non plus d'un accompagnant thérapeutique». «La clinique avait recommandé qu'il aille ailleurs pour être hospitalisé, mais la famille en a décidé autrement. Ses filles ont signé son autorisation de sortie de l'hôpital», a déclaré un membre de la famille de Maradona, sous couvert d'anonymat. Au lendemain de sa mort, l'avocat Matias Morla, ami de Maradona, avait dénoncé jeudi le fait «que l'ambulance a mis plus d'une demi-heure pour arriver à la maison où se trouvait le 10» et prévenu qu'il irait «jusqu'au bout». «Une psychiatre avait demandé qu'il y ait toujours une ambulance devant chez lui», a aussi révélé le Dr Luque. «Je ne sais pas qui est responsable du fait qu'il n'y avait pas d'ambulance (ce jour-là)», a-t-il ajouté. Aucune plainte n'a encore été déposée. «L'enquête a été ouverte parce qu'il s'agit d'une personne décédée chez elle et que personne n'a signé son certificat de décès. Cela ne signifie pas qu'il y a des soupçons d'irrégularités», a-t-on indiqué de source judiciaire, sous couvert d'anonymat. Le parquet de San Isidro attend les résultats des tests toxicologiques. Il a réclamé le dossier médical ainsi que les enregistrements des caméras du quartier où Diego Maradona a vécu ses derniers jours.