Envoyé spécial: Mohamed Touzani Les reporters qui ont assuré la couverture des derniers développements dans la zone tampon d'El Guerguarat après l'intervention résolue des FAR n'en croyaient pas leurs yeux, en fouillant les ruines des tentes incendiées par les milices du «Polisario» avant de prendre la poudre d'escampette dans le désert. Plusieurs objets et gadgets trouvés sur place suscitent en effet des interrogations légitimes sur la nature de l'expédition des séparatistes et sur les mauvaises intentions des maitres éphémères des lieux. En prenant la fuite, ces «bandits au vrai sens du terme», selon l'expression même du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, ont abandonné des boîtes de conserve de thon, de lait, des dattes, des sacs de lentilles, des bouteilles de limonade, des médicaments, des ustensiles, des paquets de cigarettes et des postes TV. Mais pas seulement. Il y avait aussi des haches, des bâtons en fer, des plaques d'immatriculation algériennes, de la chicha, des produits aphrodisiaques, des tracts de propagande et même des seringues et du sérum. Un arsenal de guerre qui trahit le caractère civil et spontané de ce camp, car seule une organisation militaire peut acheminer cette grande logistique des camps de Tindouf, à plus d'un millier de km plus loin, et l'installer au beau milieu du désert. La majorité des produits proviennent de l'Algérie. Normal puisque le parrain principal de cette guerre fratricide contre le Maroc n'est autre que ce pays qui n'a jamais caché son rêve d'encercler le Maroc et de le couper de l'Afrique subsaharienne. D'autres produits sont fabriqués en Europe et envoyés aux camps de Tindouf par le Programme alimentaire mondial, ce qui pose encore une fois la question légitime sur l'usage et la destination finale de l'aide humanitaire internationale. Dès le départ, le Maroc avait mis en garde l'ONU et la communauté internationale contre le caractère militaire de cette expédition suicidaire du «Polisario», puisque les hommes et femmes, présents sur place, n'ont pas parcouru de leur propre gré des centaines de km, en plein désert, sans être encadrés par les milices des séparatistes et sans la bénédiction de leur maître, l'Algérie. Les cartes des champs de mines, trouvées dans les tentes brûlées, attestent de la manière la plus éloquente de l'implication des milices dans l'organisation de cette infiltration dans une zone tampon, au mépris du droit international et en violation des accords de cessez-le-feu. La logistique mobilisée prouve que la soixantaine d'individus ayant investi les lieux au départ avaient l'intention de rester aussi longtemps que possible et allaient être rejoints ultérieurement par d'autres groupes. L'objectif est d'installer un grand camp à l'image du tristement célèbre Gdeim Izik, près de Laâyoune. Bref, il s'agit bel et bien de boucliers humains dans cette nouvelle croisade contre le Maroc. Mais c'était sans compter avec la réaction prompte du Maroc qui a étouffé dans l'oeuf le projet pernicieux qui se tramait contre sa sécurité et son intégrité territoriale. Après avoir laissé sa chance à la diplomatie et fait preuve d'une grande retenue, le Royaume a donc décidé de déloger ces coupeurs de routes qui ont semé la terreur dans la zone tampon après avoir attaqué les camions, agressé leurs chauffeurs et provoqué le personnel de la MINURSO.