Mohammed Grita, surnommé «Karéa» par ses pairs au marché du quartier «Hay El falah» pour sa coupe de cheveux distinguée, se rappelle avec grande amertume le bon vieux temps où son commerce fleurissait avant que ne survienne la crise alimentée par la pandémie du Covid-19 qui a tout raflé sur son chemin. Derrière ses 30 ans, ce commerçant de légumes et fruits avait l'habitude de commencer son activité chaque jour à partir de 05h00 du matin et de ne plier bagage qu'aux alentours de 22H00, alors qu'actuellement il rebrousse chemin à partir de 15h00 de peur de voir sa marchandise saisie par les autorités compétentes pour non respecet des mesures sanitaires et des consignes en vigueur. «Avant la pandémie, j'avais l'habitude de me réveiller à 04H00 du matin, je prenais un café à la maison puis je me dirigeais vers le marché du gros, où je m'approvisionnais en fruits et légumes que je transportais par une camionnette moyennant 50 DH», indique t-il dans un échange avec la MAP. A 07H00, «je commençais à ranger ma marchandise sur la charrette en attendant les premiers clients vers 9heures, ajoute t-il. Entre temps, je me faisais une place chez «ba ali» pour mon rituel quotidien «un bon thé et des crêpes à la confiture» avant d'entamer ma tournée quotidienne dans les quartiers de Lallla Merien, Hay Salama, Hay El Falah, explique Mohammed. «En fin de journée, je me faisais entre 300 et 400 Dh de bénéfices qui me suffisaient largement pour répondre aux besoins de ma famille et payer le loyer». «A partir de la fin du mois de mars, les choses ont complètement changé, car les autorités ont décidé des mesures au niveau du Grand Casablanca pour faire face à la propagation du coronavirus (Covid-19), qui portaient notamment sur la fermeture à 15h00 des marchés de proximité», se plaint ce commerçant. «Depuis, je n'arrive plus à liquider les quantités de légumes et de fruits que j'expose à la vente, car il y'a des jours où je commence mon activité à 10H00 ou 11 heures et je suis obligé de rebrousser chemin avant15H00. Les bénéfices se font de plus en plus rares. Mohammed Grita a également évoqué la problèmatique liée aux prix des légumes et fruits qui ont également enregistré une nette hausse, ce qui complique encore plus la donne. Pour ce marchant ambulant, «l'Etat doit accompagner en ces temps de crise, cette catégorie de personnes qui sont contraintes de travailler pendant un temps très limité». «Il est inconcevable de travailler trois ou quatre heures par jour», ne cessent-il de marteler. Le gouvernement avait décidé de prendre une batterie de mesures au niveau du Grand Casablanca à partir du dimanche 25 octobre à 21h00 pour quatre semaines pour faire face à la propagation du coronavirus (Covid-19), qui portent notamment sur la fermeture à 15h00 des marchés de proximité.