L'Inter Milan rêvait d'une coupe européenne et se retrouve avec un point d'interrogation majuscule: son entraîneur star Antonio Conte a laissé plané un gros doute sur son avenir, après la défaite en finale de la Ligue Europa. «Conte, tu pars?», s'interrogeait samedi en une la Gazzetta dello Sport, alors que le Corriere dello Sport pressent déjà des «adieux» pour l'entraîneur recruté l'an dernier pour ramener les Nerazzurri au sommet. En évoquant «l'avenir de l'Inter avec ou sans» lui, Antonio Conte, 51 ans, a semblé faire un pas vers la sortie, au terme d'une saison réussie sur le terrain (2e du championnat à 1 point de l'indétrônable Juventus) mais accompagnée de tensions récurrentes avec ses dirigeants. «Cela a été une saison très difficile, de tous les points de vue, on prendra la meilleure décision pour le bien de l'Inter», a dit sur Sky Sport l'ex-entraîneur de la Juventus (3 titres de champion entre 2012 et 2014) et Chelsea (champion en 2017). Tout en avançant l'importance de sa «famille» par rapport à sa prochaine décision. L'amertume de Conte va largement au-delà de la seule déception d'une finale perdue (2-3) face à Séville. Début août, déjà, après le dernier match de championnat à Bergame, l'entraîneur sanguin avait frontalement attaqué ses dirigeants: il les avait accusés de n'avoir «jamais protégé» ni lui ni les joueurs, quand ils étaient critiqués et recevaient «des paquets de merde». Tout en promettant, agacé, des «discussions avec le président, mais il est en Chine». Pendant la saison, il avait déjà critiqué ouvertement certains choix de ses dirigeants sur le recrutement, notamment début novembre après une autre défaite 3-2, à Dortmund, qui a plombé son parcours en Ligue des champions. Le bel été en C3 et le retour en Europe du jeune président chinois Steven Zhang (28 ans) pour assister aux deux derniers matches européens en Allemagne semblaient avoir apaisé un peu les choses. L'administrateur délégué Giuseppe Marotta, avec qui les relations ne sont pas au beau fixe selon la presse, avait aussi déminé le terrain en assurant lundi que «tout était oublié» des déclarations brûlantes de l'entraîneur. Visiblement pas du côté de Conte: «Je ne fais pas de marche arrière. Si on peut améliorer les choses, on le fera, sinon on verra. Je ne veux pas d'une autre année comme ça», a déclaré l'entraîneur sur Sky Sport, tout en remerciant ses dirigeants et en rejetant toute «rancœur». On semble donc loin du «bilan très positif» évoqué vendredi soir par le président Steven Zhang qui, sans s'exprimer sur l'avenir de Conte, a salué son «beau travail». La mise au point ne tardera pas, l'Inter ne pouvant se permettre de rester trop longtemps dans le flou alors que la prochaine saison de Serie A s'avance déjà (19 septembre). L'entraîneur à évoqué «2, 3 jours de vacances» avant de rencontrer ses dirigeants et de trancher, «à tête reposée». S'il devait finalement rester, cela s'accompagnerait probablement de changements dans l'organisation du club lombard. En cas de départ, l'un des points à clarifier portera sur les conditions de la séparation, sachant que l'ex-sélectionneur italien, sous contrat jusqu'en 2022, perçoit un salaire hors norme en Italie, estimé à plus de 10 millions par saison. Pour le remplacer, l'Inter a semble-t-il une option déjà bien avancée: la presse italienne évoque depuis quelques semaines le nom de Massimiliano Allegri, qui, déjà, lui avait succédé sur le banc de la Juventus en 2014, ajoutant cinq titres consécutifs aux trois remportés par Conte. Sans club depuis son départ de Turin en 2019, «Max» Allegri aurait pour mission de réussir là où Conte a échoué: détrôner enfin la Juve, dont la nouvelle saison, avec un entraîneur novice (Andrea Pirlo) sur le banc, s'annonce elle aussi surmontée d'un drôle de point d'interrogation.