Enfin, le tourisme focalise l'attention des pouvoirs publics. «La redynamisation du secteur, une priorité pour les autorités du royaume!», tenait récemment à dire le ministre de l'intérieur, au cours d'une rencontre à Rabat, avec les opérateurs, en compagnie de ses collègues de santé et de tourisme. Lors de cette entrevue, les décideurs du gouvernement furent beaucoup plus «tracassés» par le souci sanitaire que par celui de la relance. Il est vrai que les professionnels étaient de la partie pour entendre d'autres propos sur leur sort que de se faire berner par des «verbiages» empreints d'angoisse. Munis de croquemitaine qu'ils arborent sans trêve, les responsables de l'exécutif «harcèlent» l'assistance timorée d'une nuée de mesures à ne pas quitter d'une semelle, quoiqu'elle s'attende à un autre discours salvateur pour la banqueroute. D'autres pays du bassin méditerranéen, beaucoup plus sévèrement affectés par la pandémie, se sont affranchis de leur hantise pour abréger les dégâts dont les impacts paraissaient irrémédiables. Par contre, notre pays met beaucoup trop de temps à déverrouiller ses frontières à tel point que son tourisme s'en retrouve lourdement endommagé. En effet, notre pays se trouvait en position idéale de se mettre en mesure de gérer la reprise du secteur touristique, par rapport à ses compétiteurs de l'autre rive, fortement ébranlés. Il ratait le coche par cet excès d'obsession sécuritaire. Certes, la santé des populations primait beaucoup plus que d'autres considérations! Mais, on ne saurait non plus tolérer de tergiverser à outrance sur le dessein de ce secteur qui contribue à 7% du PIB national, compte plus de 750 000 emplois directs et de 2,5 millions indirects, avec plus de 80 milliards de DH de recettes. Maintenant, d'aucuns ont le droit de rétorquer que l'approche de la primauté de la santé des citoyens au détriment de l'économie des entreprises s'avère payante sur le premier plan. En revanche, d'autres estiment que l'abus du discours précautionneux qu'on ne cesse de «rabâcher» à nos jours, aurait fâcheusement hypothéqué le secteur du tourisme pour de nombreuses années, beaucoup plus que la crise virale aurait occasionné comme pertes humaines. Il va aussi convenir d'avancer sans trop se contredire qu'on encensera, sans doute, le choix sanitaire, une fois que le virus aura quitté les lieux. Mais, il n'en reste pas vrai moins qu'on se mordrait les doigts, à coup sûr également, de s'être conduit en réel bourreau de l'économie nationale, d'autant plus que la pandémie aurait été beaucoup plus «indulgente» à notre égard, avec quelques 250 morts (qu'ils reposent en paix !), tandis que les voisins en comptaient des centaines de milliers. Ceci étant, il importerait pareillement de reconnaître que la Covid-19 a toujours été une énigme pour les scientifiques et personne n'est sûr de rien à ce propos. On ne sait pas si le virus est passager ou casanier. C'est la raison pour laquelle il n'est pas question de se passer des gestes barrières pour contenir sa propagation. C'est aussi l'argument, pour lequel il est nécessaire de vivre avec le virus, vigilance qui s'impose tout en libérant la vie sociable dans la normalité. Ce serait bel et bien une décision que les «technocrates» qui forment le Comité de Veille Economique, ne pouvaient pas prendre, car il leur manquait sûrement cet encadrement politique dont la vision globale serait d'un apport indéniable!