El Otmani devant la Chambre des représentants L'étape de l'allègement du confinement sanitaire mise en œuvre dès le 11 juin, n'entrainera nullement la levée des mesures préventives nécessaires, "dont certaines pourraient être maintenues pendant des mois", a affirmé mercredi à Rabat le chef du gouvernement Saad Dine El-Otmani. "Nous sommes appelés à faire preuve de vigilance, et nous comptons sur les citoyens pour respecter les mesures de prévention", a-t-il déclaré lors de la séance mensuelle des questions de politique générale à la Chambre des représentants. M. El Otmani a dans ce contexte relevé que les mesures prises dans le cadre de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire sont la première étape de l'assouplissement du confinement dans la perspective de sa levée ultérieurement. "Ces mesures provisoires s'inscrivent dans la première étape de l'allègement du confinement sanitaire en attendant l'évaluation hebdomadaire sur les incidences et les résultats du déconfinement", a-t-il expliqué. Selon le chef du gouvernement, si aucun problème n'est posé, "il est prévu le passage à la deuxième étape avec la reprise de davantage d'activités et l'allègement encore des mesures du confinement". A l'issue d'une telle évaluation, a-t-il poursuivi, on aura une vision quant à la prochaine phase pour les zones I et II ainsi qu'au sujet de l'autorisation d'activités supplémentaires, y compris probablement la relance graduelle du tourisme intérieur et les rassemblements sous conditions. Abordant les répercussions du confinement sanitaire, M. El Otmani a considéré que les professions libérales et les métiers d'artisanat reprendront leur activité, au même titre que les entreprises, les unités industrielles et productives dont l'activité a repris dans le respect de certaines conditions. S'agissant de l'administration, le chef du gouvernement a affirmé qu'elle doit reprendre son fonctionnement normal de façon progressive. "Dans la zone I qui englobe 59 provinces et préfectures, il y aura une reprise des activités de l'administration compte tenu des cas particuliers laissés à la discrétion des responsables hiérarchiques", a-t-il expliqué. Il en est de même pour les fonctionnaires des services extérieurs dans la zone II, leur action étant nécessaire pour répondre aux besoins des entreprises et professions libérales, a poursuivi M. El Otmani. Il a en outre rappelé que les régions du Royaume ont été classées en deux zones en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique : une première zone où la situation est maîtrisée presque totalement (59 préfectures et provinces) et une deuxième zone où la situation est partiellement contrôlée (16 provinces et préfectures). Ces critères ont été pris en considération dans le déconfinement progressif d'une manière différenciée entre les deux zones, a-t-il dit, relevant que 80 pc des préfectures et provinces forment la zone d'assouplissement no 1, soit 95 pc du territoire national et 61 pc de la population du Maroc. Evoquant les avantages de ce déconfinement progressif, le chef du gouvernement a mis l'accent sur la relance dans les deux zones des activités commerciales, notamment celles autorisées durant la période de la propagation du virus, ainsi que la reprise des activités industrielles, d'artisanat, des professions libérales et de proximité, à l'exception de celles exclues. Le Conseil de gouvernement a adopté mardi le projet de loi n°2.20.406 portant prorogation de l'état d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire national afin de faire face à la propagation du coronavirus (Covid-19), avec promulgation de dispositions spéciales relatives à l'assouplissement des mesures de restriction qui y sont liées.