Mohamed Khalil Le gouvernement a décidé la poursuite de l'état d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire national jusqu'au 10 juillet 2020. Soit encore un mois supplémentaire qui s'ajoutera aux deux autres… Et ce, sans aucune consultation des instances et organisations institutionnelles. La division du pays en deux grandes zones, paraît obéir à une logique qui veut que «les mauvais» élèves soient sanctionnés. Sauf que cette logique n'est pas poursuivie jusqu'au bout et partout, notamment dans les quatre grandes régions réprimandées dans leur globalité. C'est la logique du poisson pourri qui sanctionne tout le lot… Cette logique porte préjudice à ceux, très nombreux, qui respectent les instructions et règles de conduite édictées par la gravité de la situation. Il semble que l'Exécutif a sacrifié ces pans entiers de populations, en ne faisant pas preuve de discernement ni de cohérence, les condamnant à un confinement supplémentaire, sans faire une dissection approfondie des résultats obtenus dans bien des arrondissements urbains des grandes villes, dont certains méritent un assouplissement mieux pensé que celui accordé à la Zone I… L'on sait, par exemple au niveau de Casablanca comme Rabat, Tanger, Fès et Marrakech, les arrondissements ont valeur de province au vu de leurs tailles géographiques et de la densité de la population. Dès lors, l'on se demande les raisons de ces «discriminations» alors que ces arrondissements de ces villes ont «vaincu» le virus pour faire partie de la Zone I… Or, la philosophie et la démarche officielle, si elle ne peut pas être juste envers tout le monde, elle doit l'être envers le maximum, la plus grande majorité… Mais, il semble, encore, que les pouvoirs publics tentent de cacher leurs faiblesses dans la gestion de la pandémie, notamment en matière de respect des règles et des conditions de la reprise économique. C'est un grand flop caractérisé par l'apparition, régulière, de clusters. Ce n'est pas la faute du citoyen mais bel et bien celle des autorités de veille. Hélas, encore là, cela dénote d'une fuite en avant traduisant, surtout, un manque criant de transparence et de bonne gouvernance.