Ouardirhi Abdelaziz Dans l'esprit d'un très grand nombre de nos citoyens, pour ne pas dire la majorité absolue, le mois sacré de Ramadan outre la dévotion, la piété, la spiritualité, la compassion, ce mois est aussi synonyme de consommation outrancière, de victuailles, de tables bien garnies au niveau de tous les foyers, et on ne s'en prive pas. Il est clair que nous mangeons plus que d'habitude, que nous restons attablés longtemps. Ce qui incite à gouter à tous les plats qui sont trop sucrés, trop gras. Et pour ne rien arranger en cette période particulière, on reste scotchés devant la télé où accrochés à son Smartphone des heures durant. Dans de telles conditions, ce rituel gargantuesque quotidien finit par entraîner une prise de poids et ouvre la porte à l'obésité. On fait le point avec madame Sofia El Meknassi, diététicienne – nutritionniste – micro nutrition à l'hôpital cheikh Khalifa de Casablanca. Changements d'habitudes alimentaires Il va de soi que les habitudes alimentaires d'un grand nombre de nos concitoyens changent complètement. Ces changements alimentaires sont aussi bien quantitatifs que qualitatifs. On note une surconsommation des produits sucrés tels que «chebakia», «sellou», «briwatt», jus de fruits, dattes, miel et les préparations trop grasses, beurre, fromage, poisson frit. Une telle alimentation et un excès de consommation, ajoutés à un manque d'activité physique, un sommeil perturbé, et pour couronner le tout le confinement, tous ces éléments contribuent de manière significative à la prise de poids durant ce mois de Ramadan. Salé, sucré et gras au menu Le jeûne du mois de Ramadan est bénéfique, tant sur le plan spirituel, physique, psychologique que social et économique. Il a des effets médicaux importants, dans le domaine hormonal, de l'hydratation, sur le transit, dans le domaine psychologique également. Tous ces éléments bénéfiques nécessitent de la part de celui qui jeûne d'observer des règles d'une alimentation saine et équilibrée. Ce qui dans bien des cas, bien des situations n'est nullement une priorité. Dès l'appel du Muezzin (IMAM) à la prière du Maghreb qui annonce le Ftour, tout le monde ne pense qu'a boire, à manger, à se remplir l'estomac. Dans ces moments, on est captivé, comme dominé par une envie irrésistible de consommer des aliments qui procurent un plaisir. Dans ce registre, il n'y a que l'embarras du choix surtout quand la table du Ftour est garnie de plats succulents gras et sucrés. Des conséquences néfastes En effet, durant le mois de Ramadan, pour rompre le jeûne, nos concitoyens ont tendance à préférer les aliments sucrés, les salés et ceux qui sont gras. Au cours des jours, des semaines la disponibilité des aliments sucrés et gras sur la table lors de chaque Ftour, tout au long du mois de Ramadan contribuent de manière significative à la prise de poids. La prise de poids que l'on peut enregistrer pendant le Ramadan et qui est inhérente comme expliqué plus haut, aux mauvaises attitudes alimentaires, à l'inactivité physique, au manque de sommeil, au confinement, n'est pas anodine et peut impacter la santé physique et psychologique. Si les effets néfastes qui en découlent varient selon chaque individu, ils peuvent se faire ressentir à partir d'une prise de poids supérieur à 5 kg. Dans une telle situation, il faut craindre pour sa santé car on peut être sujet au mal au dos, des problèmes au niveau d'articulations, essoufflements, apparition du diabète de type 2(…). Que faut-il manger dans ce cas ? Quels aliments privilégier ? Soucieux d'informer au mieux nos lecteurs sur une telle problématique qui concerne un très grand nombre de citoyens, AlBayane est allé à la rencontre de Madame Sofia El Meknassi , diététicienne – nutritionniste-micro nutrition à l'hôpital cheikh Khalifa de Casablanca.