Une célébration entre partage et confinement Reflets des patrimoines, expressions des civilisations, les sites et monuments s'apprêtent à être célébrés, samedi, dans un contexte différent et sans précédent, entre partage et confinement. Pour ces circonstances particulières, un thème tout aussi particulier a été choisi. En effet, le Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS) fête la journée internationale des Monuments et Sites (JIMS) sous le thème «Cultures partagées, patrimoine partagé, responsabilité partagée» invitant, à travers lui, les intéressés de part et d'autre de la planète, à «explorer l'idée du partage, ses contrepoints, ses contestations et ses résistances, en relation avec les cultures, le patrimoine et la responsabilité», comme expliqué par l'ICOMOS sur son site officiel. A l'heure des conflits, des changements climatiques et des incertitudes, ce thème vient consacrer le patrimoine, dans son intégralité, qu'il s'agisse de lieux, de paysages ou de pratiques et rappeler, maintenant plus que jamais, qu'il constitue un lien et une continuité entre les civilisations d'hier et les communautés d'aujourd'hui. Encore plus important, ce thème vient également mettre l'accent sur la puissance des relations qui lient les cultures entre elles et la responsabilité commune de préserver, à tout prix, le patrimoine, ses symboles et ses valeurs. Au Maroc, les programmes de protection des sites et monuments se font de plus en plus nombreux, les responsables conscients de la portée et de la vocation des ces espaces, qui transcendent les temps. Dans la capitale spirituelle du Royaume, un programme de réhabilitation a été pensé par l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (Ader-Fès), dans l'objectif de sauvegarder les sites et monuments de l'ancienne médina et redonner vie à cette cité inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Ainsi, les illustres médersas Sahrij, Sbaiyine, Mesbahia, Mohammadia et Seffarine, célébrées à travers l'histoire pour les savants qu'elles ont abrités et le savoir qu'elles ont transmis, ont bénéficié des efforts de rénovation conduits par l'ADER. S'étalant sur une période de cinq ans, un programme de 670 millions de dirhams a, quant à lui, été lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI afin de valoriser les activités économiques et améliorer le cadre de vie au sein de la Médina de Fès, tout en préservant son authenticité et en lui insufflant une dynamique nouvelle. A Safi, le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports avait annoncé, plus tôt dans l'année, son intention d'adresser, en impliquant toutes les parties concernées, les problématiques relatives à la réhabilitation des sites historiques en ruines au sein de cette ville, essentiellement Ksar El Bhar. Menacé d'effondrement car trop exposé aux vagues de l'Atlantique, Ksar El Bhar, reconnaissable à sa somptueuse architecture, jouit de l'attention particulière du ministère de la culture, qui l'a inclus aux projets faisant partie du programme de sauvegarde du patrimoine culturel. Toujours sur le littoral atlantique, Essaouira dispose, elle aussi, d'un programme complémentaire de réhabilitation et de mise en valeur qui vise son ancienne médina. Avec un investissement de quelques 15 millions de dirhams, le ministère de la culture espère soutenir la restauration et la conservation des monuments de cette ville antique, où se mêlent culture, patrimoine et histoire. Compte-tenu de l'épidémie mondiale de Covid-19 et des mesures de confinement appliquées dans le monde, l'ICOMOS encourage, sur son site officiel, à fêter la Journée internationale des monuments et des sites «dans le respect des instructions des autorités locales et nationales», afin de garantir la sécurité des participants. Et pour mettre en exergue la valeur des sites historiques qui ornent les quatre coins du globe, rapprocher le public du patrimoine mondial et le sensibiliser à l'urgence de le protéger, l'ICOMOS appelle donc à «organiser des conférences et des tables rondes virtuelles dans ce sens, mais également des webinaires, des campagnes sur les réseaux sociaux et des visites virtuelles de sites et monuments».