La vie compte beaucoup plus que rien d'autre. A l'instar de nombre de pays, le nôtre s'y met à battants rompus, à mettre en place des mesures préventives, parfois drastiques afin de venir à bout de la pandémie. La préservation des vies humaines est une priorité absolue, au service de laquelle toutes les démarches sont entreprises, depuis l'annonce des premiers cas décelés. Progressivement, la nation s'y prend, institutions et compatriotes, avec sérieux et engagement. Finis la désinvolture, le sarcasme, le laisser-aller! Quand on se rend compte que des pays aux moyens développés, endurent les assauts mortels du fléau et s'en trouvent avec des pertes préoccupantes, on n'en serait point en état d'assurance, quoiqu'on soit toujours au stade préliminaire. Certes, on appréciera à plus d'un titre, le boulot titanesque, bravement accompli par les services sécuritaires, sanitaire et médiatique pour surmonter cette épreuve, dans le stress et l'émoi collectifs. Cependant, l'on constatera, au fil du temps, le manque à gagner dans deux facteurs décisifs, en cette circonstance cruciale. Tout d'abord, la réaction titubante du peuple, toutes souches réunies à s'intégrer dans le processus urgentissime du phénomène épidémique, due essentiellement au déficit comportemental, en termes civique et disciplinaire. Ensuite, la problématique de l'indigence des services sociaux, notamment la santé dont les offres de prise en charge demeurent en deçà des demandes si par malheur, les besoins se font ressentir, en ce moment d'alerte générale. La précarité du secteur tout comme l'Education nationale, constitue, il est vrai, pendant des décennies, le souci majeur auquel le Maroc n'a pas pu encore mettre un terme, compte tenu de ses choix approximatifs à cet égard. On ne peut nullement prétendre relever l'atout de santé, avec seulement 11 lits pour 100 000 citoyens, alors qu'on se permet de bâtir des lieux de culte, à des unités astronomiques. Il est bien vrai que le Souverain intervient, non sans satisfecit, pour débloquer un budget palliatif dédié à ces insuffisances. De même les secteurs agricole et touristique sont doublement affectés par l'épidémie. Toutefois, ce n'est là qu'une action Royale ponctuelle et passagère. Les remèdes de la santé et de l'éducation sont bien plus profonds et nécessitent la volonté, le choix, les moyens et la bonne gouvernance de toute la Nation. En fait, les effets de la sécheresse pour le premier et l'échec du plan national pour le second, se sont vu amenuisés davantage par les désagréments terribles de la crise actuelle. Le mal est donc dans nos murs et ce sont les marocaines et les Marocains qui sont seuls habilités à le vaincre. Personne ne viendra le faire à leur place, car tout le monde est touché par le virus. Les Chinois en sont un bel exemple à s'en inspirer, à travers surtout la désormais célèbre citation de leur ministre du département de la santé publique : «On devra considérer tout son entourage comme étant contaminé par le virus et se comporter aussi comme si on était touché!».