Cinq questions à Mohamed El Youbi, directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé Gouvernementales/Société et Région Le directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, dresse en cinq questions le bilan de ce qui est fait face aux risques de propagation du coronavirus et trace les contours de la riposte nationale à la maladie. Plusieurs cas de coronavirus ont été confirmés au Maroc à l'heure où la maladie prend de l'ampleur au plan mondial, particulièrement dans le voisinage européen. Comment se présente la situation épidémiologique dans le Royaume? A ce jour, dix-sept cas confirmés de COVID-19 sont enregistrés au Maroc. Il s'agit de cas importés, ayant séjourné tous au niveau de pays à risque, c'est-à-dire où sévit une transmission communautaire ou locale de la maladie. Avec une seule contamination locale au Maroc. (NDLR). A ce jour, les cas confirmés ou potentiels reviennent à des personnes arrivées de pays étrangers. Y a-t-il aujourd'hui un risque de transmission locale? Quelles mesures sont prévues face au scénario d'une propagation du virus? Actuellement, tous les cas enregistrés sont pris en charge en isolement dans des chambres à pression négative. Ces conditions de prise en charge permettent de confiner le virus et limiter sa propagation. De plus, une autre mesure très importante est mise en œuvre pour limiter cette propagation, il s'agit du suivi et de l'isolement de toutes les personnes ayant été en contact avec un cas confirmé. Le risque de contamination est évalué au cas par cas et, le type d'isolement de ces contacts est précisé pour chacun selon le niveau de ce risque. Cela dit, l'enregistrement de cas secondaires à ces cas importés est possible, du moment que le patient est contagieux deux jours avant l'apparition des symptômes et il peut contaminer les personnes avec qui il a eu un contact étroit et pour une durée prolongée avant sa détection. Les mesures prises à l'instar de l'annulation de grands rassemblements et manifestations sont-ils efficaces pour endiguer la propagation du virus? En effet, une telle mesure permet d'éviter la présence d'un grand nombre de personnes au même moment dans un seul endroit. Ces rassemblements augmentent le risque de propagation de la maladie au sein des participants si un cas de COVID-19 (non encore identifié tel que) y prend part. Suivant l'évolution de la situation, le ministère de la Santé envisage-t-il de recommander des mesures supplémentaires? La fermeture des écoles est l'une des mesures nécessaires pour limiter la propagation des larges épidémies. Une telle mesure est préconisée au moment opportun quand la situation épidémiologique l'exige. D'autres mesures supplémentaires peuvent être mises en œuvre afin d'endiguer la maladie, les connaissances sur ce nouveau virus évoluent et, par exemple, un éventuel vaccin pourrait être mis au point et utilisé pour stopper l'épidémie. Selon vous, la hausse des températures aiderait-elle à mettre fin à l'épidémie? Il est connu que les maladies respiratoires saisonnières régressent quand les températures augmentent. On s'attend à ce que ce soit la même chose pour le SARS-CoV-2 qui reste comme même un nouveau virus.